«Je suis un moine soldat, ma mission est terminée.» Emmanuel Macron avait donné 48 heures à Sébastien Lecornu pour lui proposer des solutions de sortie de crise. Poussé à la démission, quelques heures seulement après avoir annoncé la composition de son gouvernement, le Premier ministre sortant a révélé ses conclusions sur le plateau du 20 Heures de France 2, mercredi 8 octobre 2025. Alors que son prédécesseur s’était attelé à trouver près de 44 milliards d’économies pour le futur budget, Sébastien Lecornu, lui, a indiqué avoir planché sur ce même sujet lors de son passage éclair à l’Hôtel de Matignon.

Ces derniers jours, le désormais ex-locataire de Matignon a mené des consultations auprès des différentes forces politiques. Le Premier ministre sortant en est arrivé à la conclusion qu’un projet de budget sera déposé lundi prochain. «Il ne sera pas parfait, il y a beaucoup à débattre», a-t-il notamment admis, mais «il faut que les débats démarrent». «Toutes les formations politiques, hors LFI et le Rassemblement national m’ont dit qu’on ne pouvait pas prendre le risque de ne pas avoir de budget au 31 décembre parce que les conséquences pour la France et les Français seraient dramatiques», a-t-il encore ajouté.

La nécessité d’un nouveau gouvernement

Répétant qu’il n’était pas candidat pour la fonction qui fut la sienne lors des dernières semaines, Sébastien Lecornu a toutefois rappelé qu'il «faut qu’un gouvernement soit nommé» afin que les débats autour du budget de la Sécurité sociale et de l’État puissent avoir lieu à l’Assemblée nationale. C'est pourquoi, selon ses propres mots, un nouveau Premier ministre devrait ainsi être nommé «dans les 48 prochaines heures» par Emmanuel Macron, et ce, afin de proposer au président de la République la composition d'un futur gouvernement.

Revenant également sur l’épineuse question de la réforme des retraites, et alors même qu’Elisabeth Borne a ouvert la porte à sa suspension, Sébastien Lecornu a estimé que ce dossier était l’un des plus bloquants, notamment au Parlement. «On aura bien du mal à dire qu’il ne faut pas un débat […] Il faudra trouver un chemin pour que le débat ait lieu sur la réforme des retraites», a-t-il insisté tout en mettant en avant le coût que représenterait la suspension de la réforme, estimé à «pas moins de 3 milliards d’euros en 2027».