Perte d’emploi, retraite insuffisante, baisse du pouvoir d’achat… Les craintes des salariés sont multiples selon une étude du cabinet d'expertise comptable Acasi. Et surprise, ce n’est pas la perte d’emploi qui fait office d’épouvantail chez les 3 513 salariés interrogés, mais la perte de pouvoir d’achat. Plus des trois quart des interrogés (77%) la placent en première préoccupation. Une position qui s’explique par une inflation soutenue couplée à une faible augmentation des salaires. La perte d’emploi la talonne néanmoins de très près avec 73% des salariés qui appréhendent une fin de CDD ou un licenciement.

Ces craintes de baisse du pouvoir d’achat et de perte d’emploi sont à corréler avec le fait qu’environ la moitié des salariés (49%) finissent à découvert au moins une fois par an. Certes, 45% des salariés s’estiment prêts financièrement s’ils ne reçoivent aucun revenu pendant un mois, mais l’écrasante majorité d’entre eux (84%) ne pourrait tenir plus de trois mois, faute d’épargne suffisante. Une éventualité loin d’être incertaine, puisque la menace d’un plan social est prise très au sérieux par les sondés : «Près de 93% des salariés ne dorment pas bien rien qu’à l’idée d’une restructuration», assure l’étude.

Des salariés moroses quant à leur retraite

Après la baisse du pouvoir d’achat et la perte d’emploi, c’est la troisième crainte des salariés. 62% des salariés considèrent que leur retraite, à terme, sera insuffisante. «Les salariés voient difficilement leurs vieux jours en rose», résume l’étude. Un euphémisme lorsque seulement 9% des salariés interrogés se disent «totalement» sereins à ce sujet.

Interrogés sur les meilleurs moyens de lutter contre leurs peurs, 84% des salariés citent une mutuelle renforcée ainsi qu’une meilleure prise en charge des soins. Une réponse qui peut s’expliquer par l’augmentation du coût des mutuelles et par une possible moindre prise en charge des franchises médicales. L’augmentation des salaires, indexée sur l’inflation, serait aussi une réponse rassurante pour 77% des salariés. Enfin, 59% d’entre eux pensent qu’une assurance perte d’emploi ou qu’un complément de revenus atténuerait leurs craintes.