«Tout le monde devra participer à l’effort» de redressement des finances publiques, avait averti le Premier ministre, François Bayrou, le 15 juillet 2025. Tout le monde, et certains plus que d’autres… les retraités en tête. Car ces derniers vont non seulement être concernés par l’«année blanche» et le gel des prestations sociales - dont les pensions de retraite -, mais ils devraient aussi voir disparaître l’abattement fiscal qui leur est accordé sur leur impôt sur le revenu. Plus précisément, cette franchise d’impôt de 10% serait remplacée par un abattement forfaitaire de 2 000 euros par retraité. Un changement d’ampleur, puisque les pensionnés bénéficient actuellement d’un abattement de 10% souvent plus avantageux : par exemple, sur les revenus de 2024 déclarés au printemps 2025, s’il n’atteint que 450 euros au minimum par membre du foyer fiscal, il peut culminer à 4 399 euros pour l’ensemble du foyer.

Un retraité seul gagnant s’il touche moins de 20 000 euros

Mais qui va y perdre, précisément, avec cette réforme de l’abattement fiscal des retraités qui s’appliquerait sur les revenus perçus en 2025 ? Dans une note publiée le 29 juillet, l’Institut des politiques publiques (IPP) apporte la réponse à cette question. Son constat : quel que soit l’abattement appliqué (10% ou 2 000 euros), un foyer dont le montant des pensions est égal à 20 000 euros paiera le même montant d’impôt sur le revenu.

Logiquement, un retraité célibataire qui touche une pension inférieure à ce seuil verra son impôt diminuer. Tout l’inverse d’un retraité percevant une prestation supérieure, par exemple de 40 000 euros : alors que son revenu net imposable soumis au barème de l’impôt sur le revenu se limitait à 36 000 euros car diminué de 4 000 euros (10% x 40 000), ce montant s’élèvera à 38 000 euros (40 000 - 2 000) avec le nouveau système. Dans cette situation, avec des revenus imposés dans la tranche marginale d’imposition (TMI) de 30%, ce retraité devra s’acquitter de 600 euros (2 000 x 30%) d’impôt en plus.

Les couples de retraités avantagés jusqu’à 40 000 euros de revenus

Autre cas de figure, avec un couple de retraités qui touchent chacun 20 000 euros de pension, soit un total de 40 000 euros. Avec un abattement de 10%, leur revenu net imposable atteint actuellement 36 000 euros (18 000 + 18 000), un montant identique à celui obtenu avec une franchise d’impôt de 2 000 euros par retraité (20 000 x 2 - 2 000 x 2). Avec le nouveau mécanisme voulu par le gouvernement, l’impôt de ce couple serait donc le même.

En revanche, sous ce seuil de revenus communs à 40 000 euros, un couple serait gagnant avec l’abattement de 2 000 euros par retraité. Contrairement à un couple de retraités dont chaque membre gagne 25 000 euros, soit 50 000 euros au total. Avec le dispositif actuel, il peut prétendre à l’abattement maximal de 4 399 euros, contre 4 000 euros (2 x 2 000) avec le mécanisme réformé qui l’amènerait à payer 106 euros d’impôt en plus.

>> Notre service - Comparez les performances des plans d’épargne retraite (PER) grâce à notre simulateur