Il y a les États-Unis et le reste du monde. Dès le début de son second mandat à la Maison-Blanche, la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump a affolé la planète entière, avec la perspective de nouveaux tarifs douaniers. En effet, le président américain a décidé, à compter du 3 avril, d'imposer progressivement de nouveaux droits de douane aux produits étrangers importés aux États-Unis, notamment sur les voitures neuves, en provenance de tous les autres continents, y compris de l’Union européenne. Cela a fait dévisser les places de marché, faisant craindre un effondrement durable des actions et une flambée de l'inflation.

Dans ce chaos économique mondial, il y a peut-être une bonne surprise, du moins pour les automobilistes. L'annonce de nouvelles taxes a fait baisser le cours du pétrole dont les cours sont au plus bas depuis quatre ans. Vendredi dernier, le prix du baril de Brent de la mer du Nord a ainsi perdu 6,5%, à 65,58 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI) a connu une chute de 16% en cinq jours et atteint les 59,51 dollars ce lundi 7 avril au matin. Cette tendance baissière pourrait donc se poursuivre compte tenu du doute qui plane au-dessus de l’économie mondiale en ce moment et qui plombe la demande.

Payerez-vous bientôt moins cher à la pompe ?

Les consommateurs d’essence et de gazole vont-ils pouvoir se frotter les mains, et quand pourront-ils profiter de cette agitation ? Si le cours du pétrole faiblit sur le papier, cela devrait se répercuter aux pompes dans les stations-service, y compris en France. Mais ils vont devoir patienter. Difficile en effet d’avancer une date précise, car il existe toujours un décalage de plusieurs semaines entre l’évolution des cours sur les marchés et les répercussions à la pompe. Pas évident non plus de prédire le gain par litre au moment de décrocher le pistolet de gazole ou de sans-plomb 95, qui pourrait se situer entre 2 et 8 centimes, selon des experts. Une bonne nouvelle toutefois bienvenue, sachant que les prix des carburants se contractent déjà depuis trois-quatre semaines, malgré un léger rebond ces derniers jours. Selon le dernier relevé du ministère de la Transition écologique, le litre de diesel se vend 1,62 euro en ce moment en France contre 1,62 euro il y a quatre semaines, et l’essence coûte 1,71 euro contre 1,74 euro.

Selon des analystes, Donald Trump réclame un pétrole bon marché, pour de fait, favoriser les entreprises américaines et les consommateurs. Une raison suffisante pour laquelle il tient des menaces tarifaires des plus persistantes. Reste à voir comment la situation évoluera. Mais les automobilistes français ne devraient pas trop s'emballer quand même, car un retour de bâton peut faire mal. Si le pétrole baisse, c’est aussi parce que les entreprises anticipent un ralentissement de leur activité, donc de leur consommation d’énergie. Sans compter que l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a décidé d’ouvrir les vannes et d’augmenter la production d’or noir, favorisant encore plus la baisse des prix. Les effets à long terme de la guerre commerciale sur l'économie mondiale et sur les marchés de l'énergie restent imprévisibles, et le pétrole volatil, un seul changement géopolitique et tout peut basculer. Alors, il suffit peut-être juste d’en profiter en ce moment.

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