Le contrôle technique annuel pour les vieilles voitures : une mesure qui pénalise ceux qui «n'ont pas les moyens»

Un débat qui oppose deux visions de la mobilité. La Commission européenne envisage d’annualiser le contrôle technique pour les véhicules particuliers et utilitaires de plus de dix ans. D’après Décision Atelier, certains y voient une réponse pragmatique au vieillissement du parc, comme Mobilians, l’organisation professionnelle représentant les métiers de la distribution et de la réparation automobile, et les contrôleurs techniques. Cette annualisation serait à la fois «logique et techniquement légitime». D’après les statistiques, les véhicules anciens souffrent davantage de défauts d’entretien et d’émissions polluantes excessives.

«Il s’agit d’inciter à un entretien régulier qui sécurise l’usage du véhicule et préserve le budget de son propriétaire», ajoute Mobilians. Cette mesure permettrait de réduire le nombre de pannes, de valoriser un véhicule à la revente ou de renforcer la sécurité routière. Une version qui ne convainc pas la Fédération de la distribution automobile (Feda), qui représente les grossistes en pièces détachées. Selon elle, cette décision est motivée surtout par des intérêts économiques.

Des contrôles techniques plus adaptés aux défis actuels ?

«Pourquoi pas demain un contrôle tous les six mois pour les véhicules de plus de 15 ans ?», ironise la Feda dans un communiqué. Cette dernière rappelle que le parc automobile français est bien entretenu. Ce maintien en bon état est le fruit du travail quotidien des ateliers, des réparateurs et des distributeurs de pièces. La Feda souhaite ainsi que le contenu du contrôle technique soit plus adapté aux défis actuels : vérification des systèmes d’aide à la conduite ou encore contrôle de la santé des batteries pour les véhicules électrifiés.

Ce sont désormais au Parlement européen et au Conseil européen de se prononcer sur cette mesure. Par ailleurs, les débats devraient encore s’éterniser entre «les partisans d’un resserrement préventif des mailles du filet réglementaire et ceux qui appellent à une réforme plus qualitative que quantitative du contrôle technique».