Salut nazi, pacte avec Donald Trump, attaques contre les politiques de diversité, Elon Musk n’en finit pas de faire réagir par ses nombreuses frasques depuis quelques semaines. Des provocations qui semblent avoir un impact sur le business de Tesla. La marque de voitures électriques connaît des ventes moroses sur ses principaux marchés en ce début d’année, jusqu’à même tomber de moitié en Allemagne, comme en France, au mois de janvier 2025. Et pour certains propriétaires, le comportement du patron de Tesla commence aussi à avoir des conséquences regrettables.

Samy, détenteur d’une Tesla Model Y depuis un an, se dit ne plus se sentir à l’aise au volant de cette voiture, tant au niveau de «l’image déplorable» que renvoie en ce moment la réputation du patron américain, que pour le fait de devenir la cible d’actes de vandalisme. Des violences qui auraient même considérablement augmenté autour de chez lui. «Je ne connaissais pas le personnage, et ayant appris à le connaître par ses agissements et ses théories, il n’est en rien en accord avec mes valeurs, et cela me gêne. Comment faire dès lors pour revendre cette voiture, dont je suis globalement satisfait sur le plan technique, sans devoir assumer une perte d’argent trop importante ?», se demande-t-il. Samy a raison de s’interroger sur la valeur de revente, puisque les Tesla sont déjà bien assez connues pour leur décote lorsqu’elle passe en véhicule d’occasion, bien au-dessous de la moyenne. Elon Musk est déjà le principal responsable de cette situation, en faisant sans cesse évoluer les prix de ses véhicules neufs, avec des baisses subites allant parfois jusqu'à 35% pour certains modèles.

Rouler en Tesla, c'est perdre gros

De son côté, Corentin possède une Model 3 de 2024 et se sentant «marié avec», trouve «assez insupportable» de voir la valeur de la décote baisser aussi rapidement en un an, soit de presque 50%, même avec 30 000 km au compteur. «Je me dis quand même qu’Elon Musk n’est pas la seule cause, mais si par miracle je parviens à me débarrasser de cette verrue, je ne pense pas reprendre un véhicule électrique de la marque de sitôt !». Clément tient un peu le même discours, en estimant qu’il est «hasardeux d'associer Elon Musk à Tesla, une marque exceptionnelle. Mais pour autant ses dérives nous perturbent tous». Pour lui, acheteur de plusieurs Tesla depuis 2019, c'était un véritable honneur de rouler dans ces voitures. Seulement, il a déjà perdu gros, jusqu’à 25 000 euros en revendant il y a peu l’une d’entre elles, à 31 900 euros au lieu de 57 000 euros au prix du neuf six mois auparavant.

Acheter Tesla ne veut pas forcément dire soutenir les frasques de son patron. Bertrand ne veut pas que les propriétaires de Model Y ou autre Model 3 se sentent piégés. «Il ne se passe pas un jour sans que quelqu’un démonte la marque. Un accident grave ? C'est une Tesla. Une voiture qui prend feu ? C'est une Tesla, une voiture volée ? C'est une Tesla. Un patron d'entreprise qui pète les plombs ? C’est Tesla… Je suis le premier désolé du manque d'anticipation de nos constructeurs traditionnels, bien plus engagés dans des combats internes rondement menés. Si je veux m'acheter une Peugeot 3008 électrique, croyez-vous que les plans sociaux dévastateurs de la stratégie débile 'cost reduction' de Carlos Tavares vont guider mon choix ? Faudrait-il que je stoppe ma consommation de camembert parce que Besnier (Lactalis) saccage la filière de notre pays ?». Il s’est posé toutes ces questions, mais la réponse est finalement non, car il s’estime être avant tout un acheteur/conducteur pragmatique, qui s'intéresse au produit et non aux incartades du patron de la boîte qui fabrique ce produit.

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