
Le surdoué de l’automobile rend à nouveau une copie médiocre. Alors que les ventes de voitures électriques faiblissent, Tesla a dévoilé sans surprise des résultats financiers en retrait ce mercredi 23 juillet. Au deuxième trimestre 2025, ses livraisons ont effectivement chuté de 14% tandis que le chiffre d’affaires a diminué de 12% sur un an. Bref, l’entreprise d’Elon Musk dérape après avoir connu pendant des années une croissance insolente. Les prochaines sorties permettront-elles de redresser la barre ?
Les analystes et les fans spéculent depuis des années sur la sortie d’une Tesla plus abordable pour accompagner les bestsellers Model 3 et Model Y, qui sont plutôt des modèles premium. Le constructeur a confirmé qu’un véhicule électrique moins cher était bien dans les cartons. «Nous continuons à élargir notre offre de véhicules. Les premières fabrications d’un modèle plus abordable ont été réalisées en juin, avec une production en série prévue pour la deuxième moitié de l’année 2025», assure Tesla dans un document accompagnant ses résultats financiers.
A quoi va ressembler la première voiture abordable de Tesla ?
Non, il ne s’agit pas ici du «Model 2», le surnom officieux donné au projet de voiture Tesla à 25 000 dollars. Si ce projet était bien dans les tiroirs, il semble avoir été reporté pour permettre à l’entreprise de se concentrer sur le Cybercab, sa voiture autonome sans volant et sans pédales promise à 30 000 dollars et prévue pour 2026. Le véhicule plus abordable prévu pour 2025 risque plutôt de ressembler à une version épurée du SUV Model Y. «C’est juste un Model Y», a répondu Elon Musk à la question d’un analyste. Chez les experts, on s’attend à un véhicule offrant potentiellement moins de fonctionnalités et avec des matériaux moins coûteux.
Ceux qui espéraient une rupture de design seront déçus. Mais Elon Musk a rappelé le principal défi des constructeurs de voitures électriques. «Le désir d'acheter une voiture est très fort. Mais les gens n'ont pas assez d'argent sur leur compte en banque pour l'acheter. C'est vraiment le problème. Il ne s'agit pas d'un manque de désir, mais d'un manque de moyens», a-t-il développé. Un constat partagé par l’analyste Seth Goldstein de la société financière Morningstar, interrogé par Capital : «Une version plus abordable du modèle Y, dont le prix se situerait entre 30 000 et 40 000 euros, suffirait à augmenter les ventes, en particulier sur les marchés où les véhicules électriques bénéficient d'une subvention.»
Tesla n’a pas encore communiqué de prix pour ce véhicule mais le champion américain va devoir faire face à une concurrence chinoise très agressive : le champion de la tech Xiaomi a dévoilé en juin un SUV électrique baptisé le YU7 qui boxe dans la même catégorie que le Model Y. Certains analystes s’inquiètent tout de même d’un risque de «cannibalisation» entre le Model Y et le futur modèle équivalent à prix plus abordable. Et l’analyste Gary Black, chez The Future Fund, rappelle que les remises appliquées par Tesla en 2024 avaient coûté cher à l’entreprise et avaient surtout conduit à une chute de ses profits.
Elon Musk reste concentré sur son obsession : la voiture autonome
Le chantier prioritaire aux yeux d’Elon Musk reste celui des voitures autonomes. En juin, Tesla a lancé son service «Robotaxi» dans les rues d’Austin au Texas. Et l’entreprise promet un déploiement rapide dans d’autres villes américaines. «L'autonomie, voilà l'histoire. (...) L'autonomie est ce qui amplifie la valeur (de l'entreprise) à des niveaux stratosphériques», a assuré Elon Musk, qui préfère désormais présenter Tesla comme une entreprise d’intelligence artificielle plutôt que comme un constructeur automobile. Les consommateurs sont censés s’y retrouver car ils pourront louer leur voiture autonome à d’autres usagers lorsqu’ils n’en ont pas besoin, sur le même modèle qu’Airbnb. Mais les observateurs sceptiques peinent à croire que ces coûteux chantiers technologiques compensent les baisses de vente de voitures chez Tesla à court terme…



















