Les experts d'iFixit ont attribué la note lapidaire de 0 sur 10 aux AirPods Pro 3 en matière de réparabilité. Derrière ce score, un constat brutal : ces écouteurs vendus 249 euros sont tellement peu réparables qu'ils en deviennent "jetables".

Toute tentative d'ouverture, que ce soit pour accéder aux batteries ou à un autre composant, se solde par des dommages irréversibles. La coque en plastique, scellée par une quantité industrielle de colle, doit être forcée à l'aide de chaleur et d'outils, selon iFixit. En conséquence, la durée de vie est donc directement liée à celle de ses minuscules batteries.

Un produit jetable par conception ?

Le démontage vidéo des AirPods Pro 3 vire vite au "carnage". Pour révéler les entrailles des écouteurs, les techniciens n'ont eu d'autre choix que de les détruire. À l'intérieur, la batterie est soudée et collée, tout comme le reste des composants. Même le boîtier de charge, pourtant plus volumineux, subit le même sort funeste. Il est impossible à ouvrir sans le démolir, la batterie est donc totalement inaccessible.

La conséquence ? Quand l'autonomie commence à faiblir, inévitablement après deux à trois ans d'utilisation modérée, le consommateur n'a d'autre choix que de se tourner vers le programme de remplacement d'Apple ou de racheter une nouvelle paire. Une aberration quand on sait que les appareils pourraient perdurer si les batteries étaient changées. Mais, pour cela, faudrait-il encore que les écouteurs et le boîtier soient démontables.

Compromis techniques et une autonomie en baisse

Apple a pourtant introduit plusieurs nouveautés, comme des embouts à mousse intégrée pour une meilleure isolation phonique et un capteur de fréquence cardiaque. Mais ces améliorations cachent d'autres choix techniques plus discutables. L'analyse du boîtier a révélé le passage à une seule cellule de batterie (1,334 Wh) contre deux pour la génération précédente.

Ce changement explique directement la baisse de l'autonomie totale, qui chute de 30 à 24 heures par rapport aux AirPods Pro 2. Un recul notable pour le consommateur. Apple pourrait arguer que la conception ultra-compacte et la nouvelle certification d'étanchéité justifient ces assemblages collés. Pourtant, le sacrifice de la durabilité au profit de la miniaturisation et de quelques fonctionnalités supplémentaires interroge.

Un non-sens environnemental

À quoi bon utiliser des matériaux recyclés pour fabriquer un produit neuf si l'ancien, encore fonctionnel à l'exception de sa batterie, est destiné à la poubelle ? Réparer un appareil consomme infiniment moins de ressources que d'en produire un nouveau. Toutefois, des produits quasiment irréparables garantissent un flux constant de renouvellement. Tant que la réglementation, notamment européenne avec son "droit à la réparation", n'imposera pas de contraintes plus fortes sur ce type d'appareil, ce modèle n'évoluera sans doute pas.