Après le milieu de gamme Edge 60 Fusion début avril, c'est au tour des pliants Razr 60 de faire leur apparition. Les fleurons de la gamme smartphone de Motorola arrivent un peu plus tôt que prévu, puisque les Razr 50 (lire notre test de la version Ultra) avaient été lancés mi-juin 2024. Comme l'année dernière, la nouvelle proposition s'articule autour de deux modèles : une version plus accessible financièrement, qui réalise quelques concessions techniques, et une version plus premium. Le cru 2025 embarque de nouvelles puces, des charnières renforcées et une certification d'étanchéité plus élevée. De quoi améliorer leur durabilité... du moins en théorie. Parce qu'en pratique, il y a un "petit" hic... mais nous y reviendrons.

Puces Snapdragon 8 Elite et Dimensity 7400X

Commençons plutôt par du positif. Le Razr 50 Ultra était doté d'une puce Snapdragon 8s Gen 3 l'année dernière, une version allégée de la 8 Gen 3. Cette fois-ci, l'entreprise ne lésine plus sur les moyens puisque le Razr 60 Ultra a droit à un Snapdragon 8 Elite, le processeur mobile le plus puissant de Qualcomm en 2025 (le même que sur le S25 de Samsung par exemple). Son petit frère doit en revanche se contenter d'une MediaTek Dimensity 7400X moins puissante. Les deux mobiles profitent de 16 Go de RAM, pour une performance annoncée de haute volée en multitâche.

Charnière du Razr 60 Ultra
Charnière du Razr 60 Ultra © Capital

À noter que la filiale du chinois Lenovo affirme également avoir amélioré la charnière de ses deux appareils. Elles ne sont plus faites d'acier inoxydable mais de titane. Il serait alors possible d'atteindre les 800 000 ouvertures selon l'entreprise. Pas de chamboulement particulier côté photo, puisque l'on retrouve toujours un ensemble composé de deux capteurs de 50 Mpx sur l'Ultra : un module principal et un ultra grand-angle. L'ultra grand-angle sur le modèle le plus "abordable" adopte un capteur de 13 Mpx, ce qui est suffisant en réalité.

Peu de changements côté écrans

Le Razr 60 Ultra profite toujours d'un écran externe AMOLED de 4 pouces 165 Hz LTPO (nombre d'images variable et pouvant descendre jusqu'à une par seconde). Toutes les applications peuvent y être affichées, vous permettant par exemple de lire et de répondre à vos messages. La dalle interne AMOLED de 7 pouces de diagonale intègre aussi le même rafraichissement adaptatif. Sa définition de 2992 x 1224 pixels est supérieure à son aîné, qui se contentait d'un équivalent FHD+ (1080 x 2640 pixels). La marque annonce une luminosité extrêmement élevée, avec un pic à 4500 cd/m2. Un chiffre qui n'a toutefois aucun sens puisque la marque omet de préciser sur quel pourcentage d'écran (ou sur combien de pixels...) elle l'obtient.

Motorola Razr 60 Ultra en finition Alcantara.
Motorola Razr 60 Ultra en finition Alcantara. © Capital

Du côté de la déclinaison dépourvue du label "Ultra", l'écran externe ne mesure "que" 3,6 pouces et ne bénéficie que d'un taux de rafraichissement de 90 Hz. La dalle interne perd un dixième de pouce mais profite tout de même d'une fréquence d'actualisation variable de 120 Hz.

Seulement quatre ans de mises à jour de sécurité

Les Razr 60 sont tous deux certifiés IP48. Cette certification d'étanchéité signifie qu'ils sont résistants à la poussière et à une immersion dans de l'eau douce jusqu'à un mètre de profondeur pendant trente minutes. Une amélioration bienvenue, puisque leurs prédécesseurs se contentaient de l'indice IPX8, privant les appareils d'une réelle résistance à la poussière. Sur le papier, on devrait donc avoir de nouveaux appareils plus durables. Et c'est là que les choses se corsent...

Alors que le Razr 60 Ultra intègre un processeur capable d'affronter le poids des années, une charnière renforcée, une résistance accrue aux éléments... la marque annonce un support logiciel de seulement quatre ans, donc à peine trois nouvelles versions d'Android. Un détail qui n'en est pas un, puisqu'au-delà des mises à jour du système d'exploitation, les patchs de sécurité cesseront également au bout de quatre ans. Cela signifie que vous ne pourrez plus vous connecter à votre banque, à vos comptes sur les réseaux sociaux ou même vos emails en toute sécurité. En d'autres termes, il faudra changer de téléphone.

Une durée de vie bien courte pour des appareils proposés respectivement à 1299 € (512 Go de stockage) et 899 € (256 Go). Difficilement concevable en 2025, d'autant qu'en face les principaux concurrents, Google et Samsung (mais pas seulement), promettent sept ans de mise à jour de sécurité pour leurs modèles haut de gamme.

Heureusement, la marque a largement le temps de corriger le tir et on espère vivement qu'elle le fera, comme Honor pour son Magic7 Pro en début d'année. En effet, le constructeur chinois avait annoncé étendre le support de son modèle phare à sept ans, s'alignant ainsi sur les meilleurs élèves du marché.

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