Si l'on attend encore quelques grosses annonces sur le marché de l'audio, notamment celle du Sony WH-1000XM6, Bowers & Wilkins devance le géant japonais avec son nouveau Px7 S3. Présenté ce 24 avril 2025 lors d'un événement auquel le Labo Capital a pu participer, ce casque audio haut de gamme succède aux Px7 S2, encore présent dans notre guide des meilleurs casques, et S2e, qui restera en vente cette année.

Proposé dès maintenant au tarif de 429 euros, le dernier né de la firme britannique entend séduire les puristes de l'audio par sa volonté affichée de respecter au mieux l'intention des artistes, avec un son sans fioritures, visant la neutralité et la haute fidélité (Hi-Fi).

© Benoit Campion pour Capital

Un design similaire, mais un effort sur la durabilité

Le Px7 S3 conserve la silhouette discrète et élégante de son prédécesseur, mais se permet quelques ajustements pratiques : il est un peu plus fin, un peu plus léger, et bénéficie surtout d’un arceau repensé ainsi que de coussinets à mémoire de forme plus moelleux. Concrètement, cela signifie une fatigue réduite lors d’écoutes prolongées, une caractéristique appréciée des utilisateurs nomades et des mélomanes qui enchaînent les heures devant leur bureau. À l'usage, le casque est en effet très confortable, avec un effet de pince tout à fait contenu. Si les écouteurs pivotent à plat, le casque ne peut toutefois pas se plier. Dommage, il reste assez imposant lorsqu'on le range dans sa housse de transport fournie. Physiques uniquement, les commandes sont légèrement mieux agencées sur cette nouvelle version.

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B&W communique aussi sur la durabilité de son produit, mettant en avant la possibilité de remplacer les coussinets et l'arceau du produit. Il est en effet très simple de retirer les coussinets mais nous n'avons pas pu essayer de démonter l'arceau. La marque recommande de passer par un technicien pour cela, mais nous essayerons de le faire quand nous aurons plus de temps. Dans cette démarche de durabilité, on regrette cependant que la batterie ne soit pas amovible. Trop rares encore sont les casques qui permettent de remplacer "facilement" cette pièce, pourtant la plus critique (avec les coussinets), à l'instar du Sonos Ace.

Une restitution sonore précise, mais pas neutre

Au cœur du Px7 S3, on trouve toujours des transducteurs de 40 mm en biocellulose, mais ceux-ci ont été retravaillés et sont désormais accompagnés d'amplificateurs dédiés. Objectif : produire un son haute résolution plus précis, dynamique, avec moins de distorsion. Selon nos premiers essais, le résultat est franchement prometteur, avec une restitution sonore très détaillée, surtout dans les fréquences hautes. Toutefois, la présence marquée des extrêmes basses engendre une signature sonore moins "plate" que prévu. Le rendu offre une belle profondeur dans les graves, tout en restant d'une grande clarté. Cela ne correspond pas vraiment à ce que l'on entend par "neutre" mais après tout, la neutralité absolue n'existe pas et il nous faudra pousser nos analyses en laboratoire pour vous en dire plus.

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Le casque reste par ailleurs aligné avec son approche de haute fidélité concernant la réduction de bruit active (RBA). Là où la concurrence mise sur l'isolation la plus forte, quitte à altérer le son, Bowers & Wilkins préfère préserver au maximum l'intégrité du signal audio. Résultat : une isolation moins radicale mais un rendu plus fidèle et plus homogène avec et sans RBA. Du moins, c'est ce que nous a assuré le constructeur, sans nous donner de chiffres, mais nous ne manquerons pas de vérifier cela lors de notre test.

Si une spatialisation étendue du son figure bien dans les promesses du constructeur, sa mise en œuvre se démarque cependant de la concurrence. Ici, pas de son 3D Dolby Atmos ou de suivi de la tête façon Apple, il s'agit pour B&W de délivrer via un algorithme une scène audio plus large, plus "aérée", afin produire un son "plus proche d'enceintes stéréo" que d'un casque traditionnel.

Connectivité moderne et "futurproof"

Côté connectivité, le Px7 S3 assure le présent et l’avenir. Il propose une palanquée de codecs compatibles, dont la panoplie aptX (Adaptive et Lossless inclus) qui garantit une meilleure transmission du signal en Bluetooth (norme 5.3), mais uniquement sur les smartphones Android et autres dispositifs d'écoute équipés de puces Qualcomm compatibles. En revanche, le codec LDAC, pourtant populaire auprès des audiophiles, est absent. Il faut payer des royalties à Sony pour l'implémenter, tout comme les versions les plus avancées de l'aptX (mais plus l'aptX et l'aptX HD) et les constructeurs ont généralement pour usage de choisir leur camp. Le Bluetooth LE Audio et le support du codec LC3 arriveront également via mise à jour courant 2025, ainsi que la diffusion Auracast qui permettra à une même source d’être diffusée sur plusieurs casques simultanément. Comme son prédécesseur, le Px7 S3 supporte également la connexion filaire via USB-C ou prise jack 3,5 mm via un adaptateur fourni.

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Côté autonomie, Bowers & Wilkins annonce jusqu’à 30 heures d'écoute en mode ANC activé, ce qui est désormais la norme même si d'autres font beaucoup plus, et la recharge rapide offre 7 heures d’autonomie en seulement 15 minutes.

Avec ce Px7 S3, Bowers & Wilkins maintient son cap : pas d’innovation spectaculaire, mais des choix techniques modernes sans tomber dans les modes du moment, comme l'intelligence artificielle, trop embryonnaire pour l'instant selon la marque. Notez que nous testons actuellement le Px7 S3 et ne tarderons pas à vous dire si ce pari s'avère gagnant ou non.