Doubler la consultation de base à 50 euros ne fait pas l’unanimité parmi les jeunes médecins. Si leurs confrères libéraux du collectif “Médecins pour demain”, soutenus par plusieurs syndicats, ont battu le pavé à Paris jeudi 5 janvier, le regroupement autonome des jeunes médecins installés et remplaçants (ReAGJIR)* a, dans le même temps, livré d’autres propositions à l’Assurance maladie pour améliorer l’accès aux soins. Sa présidente, Elise Fraih, a notamment été auditionnée dans le cadre d’une mission flash sur la surcharge administrative des docteurs. Entretien.

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Capital : Vous vous opposez à la consultation facturée à 50 euros (contre 25 aujourd’hui) chez le généraliste. Ne craignez-vous pas de vous mettre à dos nombre de vos confrères libéraux ?

Elise Fraih : Cela pourrait effectivement être tagué comme une “unpopular opinion” sur les réseaux sociaux. Si nous sommes pour une revalorisation de la consultation de base, nous suggérons de l’indexer sur l’inflation. Nous pourrions aussi créer une nouvelle cotation, dédiée à la consultation complexe, notamment lorsque l’on reçoit des personnes âgées ou des patients qui ont une dépression ou un problème lié au travail. Et pourquoi pas pour l’accueil d’un nouveau patient, car cela prend du temps aussi d’apprendre à le connaître.

Capital : Donc, selon le type de patients que vous recevez, vous proposez d’appliquer un tarif plus élevé, comme le font déjà les spécialistes qui ont un tarif pour les consultations complexes et même un autre pour les consultations dites “très” complexes ?

Elise Fraih : Non, il ne s’agit pas de coter la consultation systématiquement comme ça. Prendre notre temps une fois permet souvent que le suivi soit un peu moins long. Lorsqu’on devient médecin traitant d’un nouveau patient par exemple, la première consultation sert à retracer son histoire médicale afin de remplir le plus précisément son dossier. On renseigne ses allergies médicamenteuses, ses antécédents opératoires, etc. Une fois ce travail fait la première fois, il n’est pas forcément nécessaire de coter les consultations suivantes comme étant complexes.

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