«Plutôt que d'aller voir un ostéo, les patients iraient voir un kiné et un médecin». C’est peut-être la voie que vont devoir prendre de nombreux Français. En effet, si plus de la moitié des Français ont consulté un ostéopathe au cours des cinq dernières années, cela pourrait être revu à la baisse car le gouvernement songe à interdire la prise en charge de l'ostéopathie par les mutuelles et assurances santé.

«Les conséquences d'une telle mesure seraient multiples», énonce le député Républicain du Lot-et-Garonne Guillaume Lepers, relayé par BFM TV. Parmi elles, l’accroissement du recours aux médicaments antalgiques et anti-inflammatoires ou encore la multiplication des arrêts de travail. Ce qui inquiète surtout les ostéopathes, ce sont les deux rapports récents, l’un du Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie et l’autre du Sénat, qui invitent au déremboursement de l'ostéopathie et des médecines douces par les contrats responsables.

1 milliard d’euros pris en charge par les complémentaires santé

«Le montant pris en charge par les complémentaires santé pour les prestations connexes à la santé a quintuplé en huit ans, et atteint désormais 1 milliard d'euros pour les complémentaires», expliquait le Sénat en 2024, dans un rapport dédié aux hausses successives des tarifs de complémentaires santé. «Cette évolution n'a rien d'anodin : elle dépasse par exemple largement le montant du transfert de charges en dentaire», ajoutait-il.

Dans le cas où le gouvernement devait suivre les recommandations du Sénat et du HCAAM, un autre problème resurgirait, celui de la réforme de la protection sociale complémentaire dans la fonction publique. «Je vous renvoie au cahier des charges de l'Education nationale qui a inscrit l'éthiopatie dans les garanties obligatoires. Ce qui a amené la Mutuelle Générale de l'Education Nationale à construire une garantie sur ce champ qu'elle ne couvrait pas jusqu'à maintenant», explique Séverine Salgado, Directrice générale de la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF).