«Mon travail va être de protéger les plus fragiles». Interrogée sur France 2, vendredi 17 octobre, la ministre de la Santé, Stéphanie Rist a pris la parole sur une mesure phare du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2026 déposé, lui aussi, mardi 14 octobre à l’Assemblée nationale : le doublement des franchises médicales et de la participation forfaitaire.

«Dans le texte qui est proposé au Parlement, il y a une augmentation des franchises médicales qui sont plafonnées, c’est-à-dire effectivement une augmentation du reste à charge pour les patients», a expliqué la ministre. «Il faut savoir (...) que les patients les plus fragiles, les femmes enceintes, les jeunes, ceux qui ont la contribution solidaire, n’ont pas à payer ces franchises», a poursuivi la médecin rhumatologue de profession. «Mon travail de ministre de la Santé (...) va être de protéger les plus fragiles», a-t-elle insisté, ajoutant que le «débat pourrait avoir lieu, de savoir s’il faut augmenter le nombre de personnes qui n’ont pas à payer».

42 euros en plus par an et par patient

En effet, le PLFSS qui poursuit un objectif de réduction du déficit de la Sécurité sociale à 17,5 milliards d'euros en 2026, prévoit plusieurs coupes budgétaires dont le doublement des franchises médicales qui s’appliquerait alors par décret. Pour rappel, les textes budgétaires doivent encore être discutés, puis adoptés par le Parlement. Il s’agit, pour l’instant, d’une base de travail.

Actuellement, les patients doivent régler un reste à charge de quelques euros sur certains actes médicaux : c’est la franchise médicale. Si la mesure est adoptée, ils devront désormais payer 2 euros à la place d’un euro par boîte de médicament et par acte paramédical (infirmier, kinésithérapie), et 8 euros de franchise pour les transports sanitaires à la place de 4 euros. La participation forfaitaire doublerait elle aussi pour passer à 4 euros par consultation chez un médecin généraliste ou spécialiste, par examen de radiologie et sur les analyses de biologie médicale.

Par ailleurs, les deux plafonds annuels, celui des franchises médicales et celui de la participation forfaitaire, doubleraient eux aussi pour passer de 50 euros par an et par assuré à 100 euros. Selon le gouvernement le «reste à charge des patients augmentera en moyenne de 42 euros par an, soit environ 3 euros de plus par mois». Ces mesures devraient générer un gain estimé à 2,3 milliards d'euros en 2026.

Le gouvernement assure que «plus de 18 millions d’assurées» seront effectivement exemptées de participations forfaitaires et de franchises. En détail, les bénéficiaires de la complémentaire santé solidaire et de l’aide médicale d’Etat, les invalides de guerre, les femmes enceintes et les enfants jusqu’à 18 ans n’ont pas à payer ces restes à charge. En parallèle, les Français devront aussi désormais régler des restes à charge à chaque rendez-vous chez les dentistes et pour certains dispositifs médicaux qui étaient, jusque-là, exemptés