Le patronat s’attaque une nouvelle fois aux arrêts maladie. A moins d’une semaine de la présentation du plan de redressement budgétaire par François Bayrou (prévu le 15 juillet), le Medef a dévoilé ce mercredi 9 juillet sa méthode pour juguler la flambée des dépenses de santé. Ce sont ainsi 6,5 milliards d'euros d’économies qui pourraient être faites en vue du prochain projet de loi de financement de la Sécu pour 2026. En juin dernier, l’Assurance maladie avait déjà tiré la sonnette d’alarme en anticipant un dépassement de 1,3 milliard d’euros de l’Ondam – l’objectif national de dépenses de la Sécu – pour 2025…

Après en avoir fait le constat, elle n’avait alors pas tardé à dégainer ses solutions, dès le 24 juin. Au menu notamment : limiter la durée des arrêts maladie à deux ou quatre semaines, en fonction de leur prescription par un médecin de ville ou par l’hôpital. Une mesure destinée, dixit la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), à «assurer un vrai suivi médical de la personne arrêtée». Et si cela peut au passage alléger la facture, alors c’est tant mieux ! Car en 2023, la Sécu a dépensé pas moins de 10,2 milliards d’euros au seul titre des indemnisations journalières.

Indemniser les arrêts maladie selon un montant fixe

Ce mercredi 9 juillet, c’était donc au tour du patronat de proposer ses pistes d’économies pour l’épineux problème des IJ. Pour mémoire, son montant est égal à la moitié de votre salaire de référence, dans la limite de 1,4 Smic, depuis le 1er avril dernier (contre 1,8 Smic auparavant). Mais voilà : aujourd'hui, elles oscillent en moyenne «entre 0,5 et 0,7 Smic», rappelle Yves Laqueille, vice-président du Medef et représentant de l’organisation au conseil d’administration de l’Assurance maladie. Alors plutôt que calculer le montant des indemnités journalières selon votre salaire, le Medef propose plutôt de le «forfaitiser» : tout le monde serait indemnisé sur une même base, «par exemple à 0,58 Smic».

En plus d’économies estimées à 150 millions d'euros selon le Medef, le forfait «rendrait [aussi] les choses plus aisées au regard de la complexité» du dispositif actuel, justifie Yves Laqueille. Mais attention au revers de la médaille : le Medef met en garde contre d’éventuelles «fausses bonnes idées» que le gouvernement pourrait puiser dans la besace du patronat. L’Etat ne doit «évidemment pas imposer un plafond trop bas», à 0,5 Smic par exemple. Cela pénaliserait très largement les salariés sans couverture complémentaire, notamment ceux avec peu d’ancienneté. Reste à savoir si cette proposition trouvera donc preneur du côté du gouvernement. Réponse attendue à la rentrée prochaine, quand débuteront les débats budgétaires pour 2026