Alors qu’une réunion entre le Premier ministre Sébastien Lecornu et le patron du PS Olivier Faure, le chef des sénateurs Patrick Kanner, et celui des députés Boris Vallaud est prévue lundi 1er décembre, ce dernier s’est exprimé sur sa position concernant le vote du budget 2026, dans une interview accordée au Parisien, samedi 29 novembre. Pour lui, un compromis reste encore envisageable, mais à condition que le gouvernement confirme que «les avancées obtenues en première lecture à l’Assemblée sur le budget de la Sécurité sociale soient confirmées et approfondies». Il se montre critique de l’œuvre de détricotage menée par le Sénat et rejette la perspective d’une loi spéciale, qui serait selon lui la «plus dégradée des solutions».

Pour Boris Vallaud, il est indispensable, pour que le texte soit accepté par la gauche, de repartir du texte initialement voté par les députés. Par ailleurs, le député réaffirme que la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale n’a selon lui «rien d’un bloc», et appelle Sébastien Lecornu à exercer pleinement son autorité, et à ne pas être «simplement observateur du débat parlementaire». Le PS entend rouvrir le débat sur plusieurs points, notamment le doublement des franchises médicales, que le parti souhaite supprimer pour le remplacer par une hausse de la CSG sur les revenus du capital, pour les hauts patrimoines. Ils souhaitent également réduire les exonérations de cotisations sociales et les diminutions de rentes de certains professionnels de la santé

Un compromis ou une crise

Le vote du PLFSS, fixé au 9 décembre prochain, sera «un moment de vérité» selon Boris Vallaud : si les compromis ne sont pas trouvés, «tout peut dérailler» selon lui. Il réfute l’idée que le PS en demanderait trop en rappelant que le déficit supplémentaire de 1 000 milliards d’euros est un résultat des politiques macronistes. Sur la ligne du déficit budgétaire, Boris Vallaud se montre aligné sur le chiffre annoncé par le Premier ministre, moins de 5 %.

Sur la possibilité de renverser le gouvernement, le chef des députés assume que la menace ait parfois été nécessaire. Pour lui, elle a permis d’obtenir l’abandon de plusieurs mesures, notamment la suppression de deux jours fériés, ou d’une quatrième réforme de l’assurance chômage.