La victoire est encore loin d’être actée. Si les députés ont adopté de justesse le budget de la Sécurité sociale pour 2026 le mardi 9 décembre, il a été rejeté trois jours plus tard par le Sénat. Ce dernier semble opposé au compromis trouvé par les membres du Palais Bourbon. Comme l’explique BFM TV, un obstacle pourrait se dresser sur la route du Premier ministre Sébastien Lecornu sur la route d’un accord : il se nomme Gérard Larcher.
Le président du Sénat ne semble pas avoir digéré que Sébastien Lecornu se tourne vers les socialistes pour parvenir à faire passer le budget. Si ce dernier a pris le temps de recevoir Gérard Larcher, tout ne semble pas au beau fixe. «Disons qu'on a été assez méprisés par le Premier ministre et que nous ne lui ferons aucun cadeau», affirme le sénateur des Républicains Olivier Paccaud, membre de la commission des Finances. «Peut-être qu'on trouvera un terrain d'entente mais il faudra que le compromis aille plus de notre côté qu'à gauche», ajoute-t-il.
Le Sénat a approuvé la suppression de 4 000 postes d’enseignants en 2026
Mais le son de cloche est sensiblement le même à la gauche de l’échiquier politique. Les socialistes ne veulent pas vouloir entrer à la table des négociations. «Je regarde ce que défait la droite républicaine du Sénat, et je vous le dis avec netteté, je ne vois pas le chemin», assure le président des députés socialistes Boris Vallaud. «Le gouffre entre ce que propose le Premier ministre et ce que, nous, nous voulons me semble trop important», précise la députée socialiste Christine Pirès-Beaune. En effet, le Sénat a approuvé la suppression de 4 000 postes d’enseignants en 2026, ce qui ne passe pas à gauche.
En raison des délais particulièrement serrés, seul un accord entre les deux chambres du Parlement pourrait permettre son adoption avant le 31 décembre. «Une voie de passage existe», énonce Jean-François Husson (LR), le rapporteur général du budget au Sénat. Néanmoins, le spectre du 49.3 rôde, cet outil permettant de faire adopter un budget sans vote.
