Il est le leader mondial dans le secteur de l’intérim et des ressources humaines. Le géant suisse Adecco a pourtant été victime d’une vaste cyberattaque jusqu’en 2022, explique Franceinfo en confirmant une information du Parisien. La faute à une base de données beaucoup moins sécurisée qu’elle n’apparaissait. A l’origine de cette affaire, des intérimaires du groupe se rendent compte il y a trois ans que des sommes sont prélevées frauduleusement sur leur compte en banque. L’escroquerie aurait pu passer sous les radars, car comme le précisent nos confrères, les prélèvements indus se limitaient à des sommes ne dépassant pas les 50 euros.

En effet, au-delà, une demande d’autorisation est réclamée, rendant l’escroquerie beaucoup plus visible. Néanmoins, plusieurs victimes se mettent en relation en créant notamment un groupe Facebook. C’est là qu’ils s’aperçoivent qu’ils ont tous travaillé chez Adecco en intérim. Toutes ces victimes vont alors demander des comptes au géant suisse qui va diligenter un audit interne et s’apercevoir que les escrocs agissaient avec la complicité d’un homme travaillant pour Adecco, plus précisément… un stagiaire en alternance.

2 400 parties civiles attendues au procès

Avec des complices à l’extérieur, dont un homme décrit comme «un petit génie de l’informatique», le réseau va alors monter une vaste escroquerie, aux prélèvements indus donc, puis il va usurper l’identité de dizaines de personnes. Les éléments récupérés dans la base de données servaient en effet, selon Franceinfo, à créer de faux papiers ou à détourner des dispositifs d’aides, tels que Mon Compte Formation ou MaPrimeRenov’.

Au total, seize personnes vont comparaître devant le tribunal judiciaire de Lyon le 16 juin prochain : quatorze suspects et deux mineurs qui comparaîtront devant le tribunal pour enfants. Parmi les suspects, l’un d’eux âgé de 19 ans a été renvoyé en correctionnelle pour «abus de confiance» et «atteinte à un système de traitement automatisé de données à caractère personnel» en bande organisée, indique Le Parisien. Plus de 2 400 parties civiles sont attendues au procès qui doit durer deux semaines.