
C’est un contrat qui reste méconnu. Créé en 2013 pour répondre aux besoins de flexibilité des entreprises, le contrat à durée indéterminée intérimaire (CDII) combine les caractéristiques d’un CDI avec certaines de celles associées à l’intérim. Signé avec une entreprise de travail temporaire, il permet aux salariés d’effectuer des missions au sein de différentes entreprises, tout en bénéficiant d’un emploi permanent avec les garanties associées. Ces salariés ont ainsi la possibilité d’effectuer des missions intérimaires successives, en profitant des avantages d’un CDI, tels qu’une rémunération fixe ou des congés payés. Mais qui sont ces fameux salariés en CDI intérimaire et que deviennent ils ensuite ? Une étude publiée ce jeudi 3 juillet par la direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) apporte des éléments de réponse à cette question.
Pour débuter, précisons que selon la Dares, 53 800 personnes bénéficiaient d’un CDII en France à la fin de l’année 2023, ce qui représente 7 % de l’emploi intérimaire en France. Ces contrats sont majoritairement signés par des hommes (70%), qui sont pour la plupart des travailleurs expérimenté. De plus, les salariés en CDII ont une ancienneté moyenne limitée puisqu’ils sont sept sur dix à avoir signé leur contrat de travail depuis moins de deux ans, contre quatre sur dix pour un CDI classique.
Des beaux débouchés après le CDII
Autre enseignement de l’étude, l'âge moyen des salariés qui ont signé un CDII est comparable à celui des autres intérimaires, à savoir entre 35 et 36 ans. A noter que ces contrats sont surreprésentés dans le secteur de l'industrie. En effet, en décembre 2023, 60 % des salariés en CDII étaient des ouvriers industriels, contre seulement 41 % des autres intérimaires. Sans surprise, les régions où la part de l’industrie dans l’emploi salarié est élevée connaissent une surreprésentation des CDII. C’est par exemple le cas dans les Pays-de-la-Loire, en Bourgogne Franche Comté et en Normandie. A l’inverse, en Ile-de-France, région où la part de l’industrie dans l’emploi salarié est nettement inférieure à la moyenne nationale, les CDII représentaient seulement 3 % de l’emploi intérimaire en 2023.
Notons également que les salariés en CDII disposent la plupart du temps d’une solide expérience dans l'intérim puisque la moitié d’entre eux cumulent plus de 135 jours de travail en intérim au cours des six mois précédant la signature de leur contrat. C’est presque deux fois plus que les personnes qui travaillent en intérim classique. «Les salariés en CDII se distinguent aussi des autres intérimaires puisqu’ ils sont souvent mieux insérés dans le marché du travail, précise la Dares. Ils bénéficient davantage d’une relation privilégiée avec une agence de travail temporaire.»
Autre avantage du CDII, la plupart des travailleurs qui en bénéficient retrouvent un emploi salarié ensuite, puisqu’ils sont 8 sur 10 à signer un nouveau contrat de travail, toutes natures confondues, dans les six mois suivant la fin du CDII. Cette proportion varie toutefois selon le motif de rupture du CDII. Elle est plus élevée pour les démissionnaires (9 sur 10), qui représentent deux tiers des causes de rupture.



















