
Donald Trump fait trembler le marché des vins et spiritueux français. Dès ce jeudi 7 août, les Etats-Unis appliqueront des droits de douane de 15% sur une large partie des produits européens, y compris les alcools. Malgré les efforts diplomatiques déployés par Bruxelles pour protéger ce secteur stratégique pour l'Europe, aucune dérogation n’a été obtenue. Les discussions se poursuivent, mais pour l’heure, les exportateurs se préparer à encaisser le choc.
La France, acteur majeur du secteur aux côtés de l’Espagne et de l’Italie, se retrouve en première ligne. Deuxième fournisseur étranger de vins et troisième de spiritueux sur le marché américain, elle voit l’entrée en vigueur de ces droits de douane comme une véritable menace économique. Selon NielsenIQ, le cognac représente à lui seul 67% du chiffre d’affaires des spiritueux français aux Etats-Unis, tandis que le champagne pèse pour 43% des ventes de vins tricolores dans les points de vente américains. Ces deux produits phares risquent donc d’être durement touchés.
Une perte d'un milliard d’euros redoutée
La Fédération des exportateurs de vins et spiritueux (FEVS) redoute un impact brutal, d’autant que cette hausse tarifaire coïncide avec un affaiblissement du dollar, ce qui rend les produits français encore moins compétitifs. Dans un communiqué, relayé par BFM TV, la FEVS estime la politique douanière de Donald Trump pourrait «aboutir à une réduction d'un quart des ventes [françaises] aux Etats-Unis, soit une perte de 1 milliard d'euros».
Face à cette pression, les producteurs tricolores n’ont d’autre choix que de trouver d’autres débouchés, en se tournant notamment vers le Royaume-Uni, premier marché européen pour les vins et spiritueux français, ou vers la Chine, où un apaisement des tensions commerciales pourrait relancer la demande, notamment pour le cognac.
Le projet d’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay) offre également un autre espoir. Si les négociations aboutissent, la France pourrait y renforcer sa présence. En 2024, les exportations françaises de vins et spiritueux vers ces pays ont déjà atteint 1,1 milliard d’euros, dont 820 millions rien que pour le Brésil.


















