L’essentiel

François Bayrou a lancé, vendredi 17 janvier, la concertation sur la réforme des retraites avec les partenaires sociaux, lors d'une réunion au ministère du Travail. Cette rencontre, axée sur la méthode à suivre, marque le début d'un processus dont les négociations proprement dites débuteront après la remise d'une mission de chiffrage par la Cour des comptes. Selon le Premier ministre, cette mission, axée sur le financement du système de retraites, doit rendre ses conclusions le 19 février. «Cela permettra d'avoir une vision de l'avenir», a-t-il affirmé, selon son entourage.

L'ESSENTIEL

  • Lors de la réunion, François Bayrou a tenu à souligner l'ouverture des discussions : «Toutes les questions sont ouvertes», a-t-il déclaré. Il s'est montré optimiste quant à la possibilité de surmonter les divergences, ajoutant : «Je crois que les tensions peuvent être dépassées.» Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a pour sa part invité les responsables politiques et syndicaux à sortir de «leurs postures», déclarant que «les Français attendent» des avancées concrètes.
  • La tenue de cette réunion a pourtant été incertaine. Mercredi matin, des problèmes de calendrier avaient failli entraîner son annulation, évoquée par plusieurs syndicats, deux ministres, et Matignon. Finalement, les services de François Bayrou ont confirmé le maintien du rendez-vous.
  • Dans un contexte politique tendu, le Premier ministre a échappé jeudi à une première motion de censure déposée par La France insoumise. Le texte n'a recueilli que 131 voix, loin des 288 nécessaires. A noter que le Parti socialiste, qui avait annoncé ne pas soutenir la motion, n'a vu que huit de ses membres voter en sa faveur. Mardi, François Bayrou a prononcé sa déclaration de politique générale devant une Assemblée divisée.

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Retraites : François Bayrou se fixe comme objectif un accord «fin mai»

François Bayrou a fixé vendredi à «fin mai» l'objectif d'un accord entre les partenaires sociaux sur les retraites, estimant «inimaginable que ce problème si important pour la société française se résolve uniquement par l'épreuve de force», à la sortie de la première réunion sur le sujet au ministère du Travail. «Cette idée qu'ils vont partager des mois et des mois de travail, pour moi, c'est une idée fructueuse», s'est-il réjoui, déplorant l'état de «blocage général» dans lequel se trouve la France. «On est un pays qui n'a pas de budget, on est un pays qui n'a pas de majorité, on est un pays dans lequel les uns ne cessent de s'affronter aux autres (...) et on peut pas en rester là parce que pendant ce temps, le monde nous assiège», a-t-il déclaré.

«J'ai été frappé par le caractère volontaire de toutes les organisations», a ajouté François Bayrou.«J'ai demandé que toutes les organisations puissent présenter les questions qui se posent à eux, les sujets qu'ils veulent traiter et formuler des pistes de propositions. Nous aurons trois mois pour arriver à un constat des possibilités de progrès» concernant la réforme des retraites. Interrogé sur la retraite à points, François Bayrou a estimé qu'une version «plus souple, c'est pour (lui) la solution qui s'imposera». Il a également affirmé : «On trouve autant de solutions autour de la machine à café qu'autour de la table des négociations». «Je pense qu'on peut trouver des réponses peut-être qu'on n'aurait jamais imaginées», a-t-il conclu.

Réunion sur les retraites : confiance prudente et appels à la clarification

A l’issue de la première réunion entre les partenaires sociaux sur les retraites, François Hommeril, président de la CFE-CGC, déclare que «pour l’instant, il y a beaucoup de confiance». Toutefois, il nuance : «On verra comment la situation va évoluer». Sophie Binet insiste de son côté sur la nécessité d’une «clarification sur les chiffres», alors que la Cour des comptes a été mandatée par le Premier ministre pour examiner à nouveau le sujet. Prenant la parole après la réunion, elle précise : «Le Premier ministre nous a confirmé qu’il ne s’agirait pas d’un conclave (...) mais plus de concertations», ajoutant que «toutes les organisations syndicales pourraient être invitées autour de la table». Elle note également qu’il «en manquait deux aujourd’hui, FSU et Solidaires». Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, a déclaré à la presse à son arrivée au ministère du Travail (avant la réunion) : «Les Français attendent que les responsables politiques et les partenaires sociaux sortent de leurs postures.»

Financement des retraites : la Cour des comptes rendra son rapport le 19 février

Chargée d’établir «un constat» sur le financement des retraites, la Cour des comptes remettra ses conclusions au Premier ministre François Bayrou le 19 février, a-t-il annoncé ce vendredi 17 janvier aux partenaires sociaux, selon des informations rapportées par son entourage. «Cela permettra d’avoir une vision de l’avenir. Pierre Moscovici (le président de la Cour des comptes) m’a indiqué qu’il rendra le rapport le 19 février», a précisé François Bayrou lors d’une réunion au ministère du Travail, destinée à lancer une concertation sur la réforme des retraites adoptée en 2023 dans un climat tendu. Le Premier ministre a décrit cette concertation comme une «déclaration de confiance, un choix stratégique de faire confiance au dialogue social». Il a également souligné «l’idée que les entreprises, les salariés et les travailleurs prennent en main une partie de leur destin».

Budget de la Sécurité sociale : la santé préservée selon Yannick Neuder

Le budget de la Sécurité sociale pour 2025 ne prévoit plus les 5 milliards d'économies sur la santé initialement envisagés dans la version rejetée par le Parlement en décembre dernier. A la place, ce sont «des centaines de millions» qui sont attendus, a déclaré ce vendredi le ministre de la Santé, Yannick Neuder, insistant sur la préservation du secteur de la santé. Dans cette nouvelle version, «il n'y aura pas cinq milliards d'économies, (...) parce que ce n'est pas sur un budget que vous résorbez les déficits de la Sécurité sociale. Et nous avons besoin de réformer notre système de santé», a affirmé le ministre sur France Info.

Les tests de dépistage rapide du Covid bientôt déremboursés

La Direction générale de la santé (DGS) a confirmé ce vendredi que le gouvernement ne remboursera plus les tests de dépistage rapide du Covid-19 réalisés en pharmacie. Une décision justifiée par la volonté de maintenir la gratuité des tests pour d’autres maladies, notamment les angines. Dès lors, les pharmaciens pourront toujours effectuer des tests rapides d’orientation diagnostique (Trod) Covid ou fournir des autotests, mais les frais seront à la charge des patients, précise la DGS dans un message transmis à l’AFP ce 17 janvier.

En revanche, les tests permettant de déterminer la nature bactérienne ou virale des angines, remboursés depuis juin 2024, le resteront. «Contrairement aux tests de dépistage du Covid-19, ils permettent d’indiquer à l’officine la prescription d’un antibiotique et participent à ce titre aux mesures de bon usage des antibiotiques et à la lutte contre l’antibiorésistance», souligne le ministère de la Santé. Cette décision, contestée par les pharmaciens ces derniers jours, marque un ajustement stratégique dans la prise en charge des diagnostics en pharmacie.

L’aide au développement frappée par une coupe budgétaire historique de 35% !

Le Sénat a approuvé jeudi une réduction de 35% du budget alloué à l'aide publique au développement (APD), diminuant l'enveloppe de près de 2 milliards d'euros par rapport à l'année précédente. Cette décision a suscité des critiques parmi les sénateurs, certains estimant que l'effort demandé est disproportionné et pourrait compromettre les objectifs fixés par la loi de programmation de 2021, qui visait à porter l'APD à 0,7% du revenu national brut d'ici 2025.

Le service national universel supprimé du budget au Sénat et en sursis

Jeudi, en soirée, le Sénat a voté la suppression des crédits budgétaires dédiés au déploiement du service national universel (SNU), jugeant sa généralisation «ni possible ni souhaitable». Cette décision s’oppose à l’avis du gouvernement, qui continue de défendre ce dispositif phare d’Emmanuel Macron, malgré une forte opposition au Parlement. Lors de l’examen du budget de la jeunesse au Sénat, les sénateurs ont adopté très largement un amendement construit de manière transpartisane pour supprimer la quasi-intégralité du budget du SNU (100 millions d’euros), choisissant de rediriger la majorité de ces crédits (80 millions d’euros) vers le budget des Sports, en nette baisse après les Jeux olympiques.

Le gouvernement Bayrou échappe à sa première motion de censure

Le gouvernement de François Bayrou a échappé ce jeudi à la première motion de censure déposée pour le faire chuter, votée par des députés Insoumis, communistes et écologistes, mais pas par la plus grande partie des socialistes. La motion de censure a été votée par 131 députés, loin des 288 nécessaires pour censurer le gouvernement. Dans son discours, le premier secrétaire du PS Olivier Faure a défendu son choix d'incarner «une gauche qui propose et avance», prévenant qu'un vote de censure restait «possible à tout moment» et redisant qu'il souhaitait sur les retraites que le Parlement ait «le dernier mot».

Cyrielle Chatelain dénonce une «inflexion timide» et liste les refus du gouvernement

«L'inflexion est bien timide», déplore Cyrielle Chatelain, présidente du groupe Ecologiste et Social à l'Assemblée nationale. Elle détaille les points de désaccord : «Augmenter substantiellement le budget de l'écologie, c'est non. Accepter de renoncer au 49.3, c'est non. Augmenter le Smic, c'est non. Abroger la réforme des retraites, c'est non...»

Olivier Faure justifie le refus de censurer pour éviter «la pire des politiques»

«Grâce à la négociation, il n'y aura pas de retour du gel des pensions de retraite en 2025, pas d'augmentation des taxes sur l'électricité», déclare Olivier Faure. Le premier secrétaire du Parti socialiste revient également sur la réforme des retraites de 2023, qu'il décrit comme une «blessure sociale et démocratique». S'adressant directement au gouvernement, il reconnaît ne pas «minimiser [son] geste» : «Vous avez ouvert la possibilité d'une alternative.» Il justifie ensuite la position de son parti : «Nous avons choisi de ne pas pratiquer la politique du pire parce qu'elle peut conduire à la pire des politiques (...). C'est la raison pour laquelle nous ne vous censurerons pas», conclut-il.

Cet appel inédit patronat-syndicats contre la crise

A l'Assemblée nationale, François Bayrou a également pris la parole pour lire une lettre co-signée par des organisations patronales et plusieurs syndicats, un «document sans précédent» selon ses mots. Ce texte alerte sur les dangers d’une instabilité politique, estimant qu’elle pourrait engendrer une crise économique aux «conséquences sociales dramatiques».

Motion de censure : Emmanuel Bompard dénonce l’austérité et la retraite à 64 ans

Emmanuel Bompard a défendu ce jeudi après-midi la motion de censure pour La France insoumise. «Non, il n'y aura pas de changement de politique budgétaire», a déclaré le député insoumis. «En décidant de repartir du budget austéritaire et injuste du gouvernement précédent, vous rendez impossible l'ajout de nouvelles recettes», a-t-il assuré devant l'Assemblée nationale. «Non, il n'y aura pas d'abrogation de la retraite à 64 ans», a-t-il martelé, alors que le vote de la motion de censure est prévu en fin d'après-midi. Face à ces propos, le chef du gouvernement François Bayrou a réagi, accusant la gauche radicale de «choisir la guerre intestine» pour le pays et de vouloir que «l'affrontement soit la loi».

François Bayrou préserve les budgets des Outre-mer et de France Travail

Le chef du gouvernement renonce aux coupes prévues pour les Outre-mer, dont le budget sera au contraire «supérieur à celui (de) 2024», et pour France Travail qui ne sera donc pas amputé de 500 postes.

Immobilier : François Bayrou promet la généralisation du prêt à taux zéro

Dans son courrier adressé au PS, le Premier ministre s'engage «à généraliser le prêt à taux zéro dans toute la France» pour les logements neufs, ou encore à «soutenir» une hausse de 0,5 point des «frais de notaire» à la main des départements.

Les députés socialistes ne voteront pas la censure du gouvernement

Les députés socialistes ont tranché : ils ne voteront pas la censure du gouvernement (participant au bureau national).

Le projet de taxe sur les hauts revenus maintenu dans le budget 2025, confirme Bayrou au PS

François Bayrou confirme le «maintien» dans le projet de loi de finances pour 2025 de la «contribution différentielle sur les hauts revenus», parmi plusieurs autres mesures, accédant à une demande du Parti socialiste pour tenter d'éviter qu'ils ne votent la censure. Cette taxe, qui devait rapporter 2 milliards d'euros dans la version initialement présentée par Michel Barnier, a vocation à être remplacée par «un nouveau dispositif pérenne de lutte contre une injuste optimisation fiscale», promis «au plus tard» pour le budget 2026, indique le Premier ministre dans un courrier adressé aux chefs des députés et sénateurs socialistes, une heure tout juste avant l'examen d'une motion de censure à l'Assemblée. De même, la «surtaxe provisoire» sur les grandes entreprises sera conservée, «pour un montant attendu de 8 milliards d'euros». S'y ajouteront 400 millions de plus sur la «taxation des rachats d'actions», un rabot du même montant sur le Crédit impôt recherche, ainsi qu'une hausse minime (0,1 point) de la taxe sur les transactions financières.

Fonctionnaires : Bayrou confirme l'abandon de l'allongement du délai de carence en cas de maladie (courrier au PS)

François Bayrou confirme l'abandon du projet d'allongement du délai de carence - de un à trois jours - pour les agents de la Fonction publique en cas d'arrêt maladie, accédant à une demande du Parti socialiste pour tenter d'éviter qu'ils votent la censure. Dans la partie dépenses du projet de budget pour 2025, «le gouvernement confirmera (...) l'abandon de l'ajout de deux jours de carence pour les agents publics», a écrit le Premier ministre dans un courrier, daté de jeudi, adressé aux présidents des groupes parlementaires socialistes, à une heure de l'examen d'une motion de censure à l'Assemblée nationale. Le Premier ministre confirme également «l'abandon» des 4 000 suppressions de postes d'enseignants.

Le gouvernement Bayrou confronté à une première motion de censure

Le nouveau Premier ministre français François Bayrou fait face à un premier test jeudi avec l'examen à l'Assemblée nationale d'une motion de censure qui a peu de chances d'être adoptée mais donnera une idée des rapports de force avant l'épreuve du budget. Dans un contexte d'instabilité inédite depuis des décennies et alors que la France n'a toujours pas de budget pour cette année, les députés examinent dans l'après-midi la 150e motion de censure de la Ve République, en vigueur depuis 1958. Le texte a été déposé par la France insoumise (LFI, gauche radicale) contre le gouvernement minoritaire formé par le centriste, devenu il y a un mois le quatrième Premier ministre en France en un an. Il a également été signé par des députés communistes et écologistes. Mais par aucun socialiste. Au Parti socialiste (PS), malgré de longues discussions, la décision de voter ou non la motion de censure a finalement été repoussée à jeudi. Les 66 élus socialistes devront déterminer si les concessions du gouvernement, notamment l'annonce d'une négociation entre partenaires sociaux sur la question des retraites pour réviser la réforme de 2023 et l'abandon de 4 000 suppressions de postes dans l'Education nationale, seront suffisantes pour arracher leur non-censure.

Budget 2025 : 30 milliards d'euros d'économies en vue !

Le gouvernement Bayrou dévoile petit à petit son plan pour réduire les dépenses publiques tout en soutenant la croissance économique. Objectif : trouver un équilibre entre rigueur budgétaire et investissements stratégiques.