Jean-Louis Borloo n’a pas la langue dans sa poche. Dimanche 23 novembre, sur le plateau de BFMTV, l’ancien ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy a livré un diagnostic sévère sur l’état de la France, en pointant particulièrement la bureaucratie. «Un mille-feuille invraisemblable», a-t-il dénoncé. «On a des strates invraisemblables, résultat des courses, nous sommes devenus un pays de contrôleurs, d’inspecteurs, de coordinateurs, de comités de suivi, de comités de pilotage, de cofinancements, mais rien ne fonctionne !», a-t-il taclé.

Le président fondateur de l’UDI s’est montré critique envers les hauts fonctionnaires de Bercy, qui, selon lui, prennent des décisions déconnectées du terrain. «Je ne vois pas très bien en quoi un mec de 32 ans à Bercy va vous expliquer combien on doit faire de logements en Bretagne», a-t-il lancé. Selon lui, la solution passe par un retour à la confiance : «Il faut qu’on revienne dans un truc de confiance, qu’on arrête d’être dans la suspicion, dans le contrôle permanent», défend-il.

Les «pires comptes publics d’Europe»

Jean-Louis Borloo alerte également sur une «paralysie du système» et une «crise du logement absurde», aggravées par les «pires comptes publics d’Europe». Pour y remédier, il propose une réorganisation des ressources humaines, la fusion des strates administratives et un recentrage de l’Etat sur ses missions essentielles : sécurité, affaires internationales et refonte de la chaîne judiciaire.

L’ancien maire de Valenciennes – souvent cité dans les sondages parmi les personnalités politiques préférées des Français – a également balayé l’idée que les prochaines élections pourraient constituer «un remède miracle», insistant sur la nécessité d’un changement structurel plutôt que de simples échéances politiques.