
La France n’a plus de Premier ministre ni de gouvernement, et encore moins de budget, mais la Fédération bancaire française (FBF) s’inquiète déjà de conséquences pour l’avenir. Dans son projet de budget, Sébastien Lecornu avait évoqué plusieurs pistes, comme une contribution différentielle sur les hauts revenus, mais surtout la reconduction pour l’année prochaine de la surtaxe pour les grandes entreprises. Imaginée par le gouvernement Barnier pour 2025 avec huit milliards d’euros à la clé, cette dernière pourrait rapporter quatre milliards en 2026.
Pour rappel, elle prévoit un rehaussement de 20,6% du montant de l'impôt sur les sociétés pour les entreprises réalisant entre un et trois milliards d'euros de chiffre d'affaires en France et 41,2% pour les groupes dépassant trois milliards d'euros de chiffre d’affaires. Une taxe qui «n’a aucun sens», fustige le président de la Fédération bancaire française (FBF) Daniel Baal. Celui qui préside aussi le groupe Crédit Mutuel dénonce une taxe «sur le made in France», explique BFMTV.
Le Crédit Mutuel a réglé 400 millions d’euros cette année
Au lieu de cette taxe, Daniel Baal plaide davantage pour un effort partagé, invitant les pouvoirs publics à encourager les banques «à créer davantage de richesse pour que nous puissions la partager, y compris avec l'État», précise-t-il. Son groupe, le Crédit Mutuel, a réglé plus de 400 millions d’euros de surtaxe cette année. Il est un des plus grands contributeurs dans le secteur de la banque, avec le Crédit Agricole (330 millions d’euros), BPCE (Banque populaire et Caisse d'Epargne - 140 millions d'euros) ainsi que la Banque postale (130 millions d'euros).
Au total, la contribution des banques avoisine près d'un milliard d’euros. De son côté, BNP Paribas n’a réglé que quelques millions d’euros, idem pour Société Générale dont l’impact est «limité», a précisé le directeur général, Slawomir Krupa. Les banques ne sont pas en danger, a tenu à rassurer le président de la Fédération bancaire française.
Toutefois, les choix politiques des derniers mois ont des conséquences durables, a laissé entendre Daniel Baal, fustigeant la «dissolution ratée» d’Emmanuel Macron en juin 2024 ainsi que les «largesses budgétaires de l'État depuis plus de 50 ans». Y aura-t-il un budget avant le 31 décembre ? La question est aujourd’hui sur toutes les lèvres.



















