«La France doit reconnaître que sa population vieillit et qu’elle doit s’adapter.» Nicolas Dufourcq, patron de la Banque publique d’investissement, a livré son avis sur la réforme des retraites, ce dimanche dans les colonnes du JDD. Et il ne fera, pour le moins, pas l’unanimité.

Sébastien Lecornu, dans ses négociations avec l’adversaire socialiste afin d’éviter la censure rapide, a plaidé pour une suspension de la réforme des retraites de 2023. Une réforme qui porte l’âge de départ de 62 à 64 ans. Ce qui serait donc trop peu pour Nicolas Dufourcq. Le patron de BPI France pense que «pour préserver l’État-providence, il faut (...) revenir aux curseurs les plus sensibles au facteur essentiel, la démographie : celui des retraites est le plus important». Et puisque la population vieillit, il ne faut pas hésiter à compter sur des actifs plus âgés pour aller travailler.

«Inexplicable» de revenir sur la réforme de 2023

«J’ajoute qu’entre 60 et 70 ans, dans la plupart des cas, nous vivons en très bonne santé et pouvons donc continuer d’être reliés au monde du travail», a poursuivi un Nicolas Dufourcq, sans doute en pleine forme à 62 ans. Mais celui-ci reste humain et nuance : «Il est évident qu’une ouvrière qui a travaillé toute sa vie dans un abattoir partira avant 64 ans. Mais un cadre qui est entré dans la banque à 21 ans et qui – comme c’est le cas pour 40 % de cette catégorie socio-professionnelle en 2024 –, part en retraite anticipée, ce n’est plus possible».

«La volonté de revenir aujourd’hui sur la réforme de 2023, et même parfois de 2014, est honnêtement inexplicable. On n’a pas dit les choses aux Français, et notamment qu’une partie des retraites, c’est de la dette», a-t-il enfin ajouté un Nicolas Dufourcq qui n’a jamais accepté l’âge légal de départ à 60 ans, décidé en 1982 par la gauche.