A quel âge les Français partiront-ils officiellement à la retraite ? La réforme engagée par le gouvernement cristallise toujours les tensions, et même si certains syndicats et organisations patronales tentent de trouver un accord avant la fin du mois de juin, un texte symbolique a été adopté à l’Assemblée nationale. Porté par la Gauche démocrate dans le cadre d’une niche parlementaire, ce texte visant à abroger la réforme de 2023 a été validé par 198 voix. Toutefois, il n’a aucune portée contraignante. C’est en tout cas une nouvelle preuve de l’opposition à ce texte et à l’âge de 64 ans.

Mais 64 ans justement, est-ce suffisant pour revenir à l’équilibre ? C’est ce que remet en cause le Conseil d'orientation des retraites (COR) ce vendredi 6 juin dans son rapport annuel qu’il vient de publier, rapporte TF1. Alors que le COR avait prévu un déficit de 0,4% du PIB en 2030 et de 0,8% en 2070, il est moins alarmiste que prévu pour 2030 en revoyant son chiffre à la baisse (0,2%). En revanche, à l’horizon 2070, la situation devrait s’aggraver à 1,4% du PIB.

Les ressources diminuent

En 2024, le déficit du système de retraite est évalué à 1,7 milliard d’euros. En cas de déficit du PIB de 0,2% en 2030, cela représenterait la somme de 6,6 milliards d’euros. «Même si les dépenses augmentent peu, les ressources diminuent plus encore», laisse entendre le COR dans son rapport. Le conseil évoque alors quatre leviers pour améliorer la situation, mais ceux qui sont «mobilisables (…) ne sont pas équivalents du point de vue de leurs effets macroéconomiques», tient-il à rappeler.

Quelles sont ces quatre pistes ? Il y a d’abord la «modération de la progression des pensions nettes de prélèvements», puis la «hausse des contributions retraites des salariés», la «hausse des contributions retraites des employeurs» et enfin un «recul de l'âge de départ à la retraite qui permet un accroissement des taux d'emploi».

Trois pistes jugées «récessives»

Problème, les trois premières pistes sont décrites comme «récessives». Pour le COR, les deux premières «réduisent le revenu net et donc la demande des ménages», affaiblissant ainsi le PIB, tandis que la troisième option «augmente le coût du travail, ce qui réduit l'investissement et l'emploi et donc aussi le PIB».

Reste un recul de l’âge de la retraite. Mesure la plus critiquée dans la réforme des retraites de 2023, elle ne devrait pas plaire aux syndicats qui réclament justement un retour en arrière sur le sujet et un abaissement de l’âge. En février, la Cour des comptes avait évalué le coût d’un âge légal de départ à la retraite à 63 ans au lieu de 64 ans. L’impact financier était jugé conséquent et devrait être compensé par d’autres mesures, jugeait alors l’institution.

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