
Aller plus loin dans la suspension de la réforme des retraites et «prendre en compte les cas spécifiques qui n’avaient pas été intégrés». Tel est l’objectif affiché par le gouvernement, qui a déposé ce mercredi 12 novembre un amendement au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026 élargissant le champ des bénéficiaires de la suspension de la réforme de 2023. Une suspension annoncée par le Premier ministre Sébastien Lecornu lors de son discours de politique générale, le 14 octobre, actant le blocage de l’âge légal de départ à la retraite à 62 ans et neuf mois et la durée d’assurance requise pour une pension à taux plein à 170 trimestres pour certains assurés.
«Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028», avait ainsi promis le locataire de Matignon. Mais alors que les générations nées en 1964 et au premier trimestre 1965 auraient logiquement dû être concernées par la suspension de la réforme, l’article 45 bis - ajouté au projet de budget de la Sécu pour 2026 pour préciser la mesure - écartait tous les travailleurs nés en 1965, leur âge légal de départ à la retraite étant fixé à 63 ans. Une déception sur laquelle revient le gouvernement dans son amendement à l’article 45 bis qui doit être examiné ce mercredi 12 novembre. «Cet amendement vise à étendre cette suspension aux assurés nés au premier trimestre 1965 de sorte à ce qu’aucun relèvement, ni de l’âge d’ouverture des droits, ni de la durée d’assurance requise, n’intervienne avant le 1er janvier 2028, pour ces assurés, dont l’âge d’ouverture des droits est donc également fixé à 62 ans et 9 mois et la durée d’assurance requise à 170 trimestres», précise l’exposé des motifs.
Un départ dès 62 ans et neuf mois pour les assurés nés en début d’année 1965
Si l’amendement est voté en l’état, les travailleurs nés au 1er trimestre 1965 gagneront donc six mois sur leur âge légal de départ, arrêté à 62 ans et neuf mois (contre 63 ans et trois mois avec la réforme), tout autant que sur leur durée d’assurance, fixée à 170 trimestres (contre 172 trimestres avec le calendrier de la réforme). Pour le reste de la génération 1965, née entre le 1er avril et le 31 décembre, l’âge légal de départ passerait à 63 ans et le nombre de trimestres nécessaires pour l’atteinte du taux plein à 171.
Autre avancée : les grands oubliés de la suspension de la réforme de 2023, à savoir les candidats au départ anticipé pour carrière longue, seront bien concernés. Alors que l’article 45 bis du budget de la Sécu pour 2026 ne faisait pas référence à ces publics, ils profiteront finalement de la suspension de la réforme et donc du gel temporaire de l’âge légal de départ à la retraite. Par exemple, une personne ayant commencé à travailler avant ses 20 ans et née en 1970 pourrait partir dès 61 ans et neuf mois, contre 62 ans avec l’application de la réforme.
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