Longtemps boudé, le Rafale fait un retour triomphant sur le devant de la scène. Après des débuts laborieux lors de son lancement, l’avion militaire de Dassault Aviation né dans la volonté de trouver un remplaçant aux Mirage 2000 poursuit sur une très belle lancée à l’exportation. En effet, le ministère indien de la Défense a annoncé, lundi 28 avril, avoir signé un «accord de principe» pour l’achat de 26 Rafale destinés à la marine indienne. Un partenariat commercial avec l’Inde qui n’en est pas à coup d’essai et qui pourrait même continuer à s’étendre dans le futur. Après avoir acheté 36 appareils en 2016 et signé ce nouveau contrat, l’Inde et la France seraient actuellement en discussions pour la vente de 40 appareils supplémentaires.

Il faut dire que l’avion militaire d’environ 10 tonnes a de quoi plaire. Doté d’un système polyvalent en termes d’armement, le Rafale dispose d’un canon de 30 mm pour le combat aérien et l’appui des troupes au sol, de bombes guidées laser, de missiles air-air et de missiles de croisière. Dessiné en forme d’aile delta avec un empennage «canard» rapproché, il est aussi discret et jouit d’une faible signature radar grâce à ses matériaux composites.

Un appareil invendable concurrencé par le F-35

Utilisé par la marine française depuis 2004 en remplacement de sept autres types d’avions de combat de générations précédentes, le Rafale, qui a accompli son premier vol inaugural le 4 juillet 1986, n’a pas suscité un vif intérêt, essuyant tour à tour les échecs commerciaux. Ce fut notamment le cas avec la Corée du Sud et les Pays-Bas en 2002, avec Singapour en 2005, puis avec le Maroc et le Brésil les années suivantes. Ayant acquis la réputation d’un engin invendable, plusieurs pays européens à l’instar de la Suisse, de la Finlande et de la Belgique lui ont préféré le F-35 américain.

Un désaveu qui a finalement pris un tout autre virage à partir de 2007. Utilisé en Afghanistan puis en Libye, il a toutefois fallu attendre 2015 pour que le Rafale connaisse ses premiers succès à l’export avec l’achat de 24 appareils par l’Égypte et le Qatar puis par l’Inde l’année suivante avec 36 avions. L’année 2021 marquera quant à elle un véritable succès pour l’avion de Dassault Aviation avec la vente de 18 appareils à la Grèce (dont 12 d’occasion), 12 d’occasion à la Croatie, 30 supplémentaires pour l’Égypte et 80 pour l’Arabie Saoudite. Début 2022, c’est au tour de l’Indonésie de se laisser séduire par le Rafale avec la commande de 42 appareils avant que la Serbie ne soit le troisième pays européen à s’en doter avec l’achat de 12 appareils en août 2024. Autrefois laissé sur le banc de touche, Dassault Aviation peut ainsi se targuer aujourd’hui d’avoir vendu pas moins de 507 appareils, dont 273 à l’export pour un coût total de 37,5 milliards d’euros selon les estimations du site Secret-Defense.