
L’Inde est officiellement devenue le premier client du Rafale Marine à l’international. Après la signature, lundi 28 avril, d’un contrat entre la France et l’Inde portant sur l’achat de 26 Rafale Marine destinés à la marine indienne, New Delhi pourrait voir encore plus grand. Selon plusieurs médias indiens, l’Inde serait actuellement en pleine discussions pour entamer la commande de 40 appareils de combat supplémentaires, rapporte le média Armées.
Outre un volume qui engendre des enjeux industriels conséquents, cette potentielle nouvelle commande du fleuron de l’industrie aéronautique française viendrait sceller une fois de plus un enjeu diplomatique de premier plan. Car depuis plus de soixante-dix ans, l’Inde n’a cessé de multiplier ses engagements en faveur de l’aéronautique français. Que ce soit dès 1953 avec l’achat de 113 Ouragan jusqu’à la conclusion de la vente de 26 nouveaux Rafale Marine ce lundi, le catalogue français est venu étoffer au fil des décennies l’arsenal militaire indien, faisant du pays l’un des principaux partenaires de la France. Preuve en est, selon les données du Stockholm International Institute, l’Inde a représenté à elle seule 28 % des exportations d’armement françaises sur la période 2020-2024.
Le Rafale en concurrence avec le F-35
Pour autant, si le Rafale semble aujourd’hui séduire en Inde, reste que l’appareil militaire de Dassault Aviation peine à susciter un intérêt de l’autre côté de la frontière française. En effet, malgré les tensions commerciales qui font actuellement rage entre Washington et Bruxelles, la Belgique a décidé d’acquérir de nouveaux F-35 produits par Lockheed Martin. «Comme nous avons déjà acheté 34 F-35, il faudra que ce soit à nouveau des F-35», a déclaré le 23 avril le Premier ministre belge, Bart De Wever. «Ce n’est pas parce que M. Trump pense qu’il peut mener une guerre contre tout le monde qu’il peut en un coup faire disparaître la globalisation de l’économie», avait-il ajouté.
Malgré ce camouflet européen, un autre dossier attend Dassault Aviation. Et pas des moindres. Comme a tenu à le rappeler son PDG Éric Trappier lors de la présentation des résultats du groupe, après ces importantes commandes d’avions, «il faudra être capable de faire l’assemblage final localement en Inde». Une perspective qui s’inscrit dans la logique du programme Make in India visant à renforcer l’autonomie industrielle du pays et qui fait suite à la création en 2017 de DRAL (Dassault Reliance Aerospace Limited), une coentreprise chargée de produire des pièces de Falcon 2000 et de Rafale. Ainsi, la possibilité de pouvoir implanter une chaîne de production en Inde pourrait permettre de convaincre les autorités indiennes à étendre dans le futur leurs commandes, faisant du Rafale non plus un simple avion militaire, mais aussi un vecteur d’influence industrielle.


















