«C’est une catastrophe.» Les mots sont forts mais laissent entendre toute la colère de Pierre Rabadan, adjoint au sport de la mairie de Paris et, jusqu’en 2024, aux Jeux olympiques. L’ancien rugbyman espérait que l’élan olympique allait permettre au monde du sport de ne pas être touché par les coupes budgétaires souhaitées par le gouvernement. Finalement, ce sera tout l’inverse.

En effet, le Premier ministre a présenté une baisse de 17,6 % du budget alloué des sports, soit le «deuxième budget qui se fait le plus ratiboiser», a noté avec amertume Pierre Rabadan, le 25 juillet dernier. «Il y a une incohérence : on continue à investir dans les grands événements» et pourtant «on n’est pas en mesure d’avoir des moyens pour maintenir l’activité physique», a-t-il ajouté.

L'héritage de Paris 2024 au second plan du gouvernement

Le multiple champion de France de rugby à XV s’est ainsi dit «hyper en colère» et il n’est pas le seul. L’ancienne ministre des Sports, au moment de la période olympique, Amélie Oudéa-Castéra, a fait entendre sa déception quant aux économies faites dans le sport : «Nous ne pouvons pas laisser le monde du sport être une telle variable d’ajustement budgétaire, a fortiori quelques mois après qu’il a porté si haut les couleurs du pays lors des Jeux.»

Alors que la France va accueillir dans moins de cinq ans les Jeux d’hiver, le signal envoyé est un désastre. L’actuelle ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, Marie Barsacq, a ainsi déclaré qu’elle ne «lâchera pas» sur le budget 2026 : «On ne peut pas aller plus loin dans l’effort budgétaire sans mettre en danger l’héritage des Jeux.»