La douche froide est venue de la Cour des comptes, en mars dernier. Alors que de nombreux arrêts de centrales nucléaires ont déjà émaillé les derniers étés, la situation ne devrait en effet guère s’arranger. «Ces indisponibilités estivales pourraient être multipliées par 3 ou 4 à échéance de 2050», a ainsi prédit Annie Podeur, présidente de la deuxième chambre de l’institution, lors d’une présentation au Sénat. Laissant l’assemblée plutôt interloquée.

Il faut dire que, sur les 56 réacteurs constituant notre parc nucléaire, pas moins de 42 se situent en bord de fleuve. Et que leur impact sur l’environnement n’a rien d’anodin. Ces centrales pompent en effet directement l’eau de ces rivières pour refroidir leurs installations, avant de la rejeter, mais à une température plus élevée. Une pratique qui, en période de sécheresse, accroît la baisse du niveau des cours d’eau et en accentue le réchauffement.

D’où les limitations de prélèvements comme de rejets, que ces réacteurs subissent ponctuellement. EDF peut dès lors se retrouver contraint d’en abaisser la puissance, ou carrément de les arrêter. Rien qu’en 2022, six centrales ont de la sorte enchaîné les coupures: Chooz dans les Ardennes, Golfech dans le Tarn-et-Garonne, Blayais en Gironde, Bugey dans l’Ain, Saint-Alban en Isère et Tricastin dans la Drôme.

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