Le torchon brûle toujours entre les taxis et le gouvernement. À l’issue d’une réunion interfédérale le 20 août, les organisations de conducteurs ont confirmé la mobilisation de la profession à partir du 5 septembre contre la réforme du transport sanitaire qui doit entrer en vigueur le 1er octobre. Les chauffeurs de taxi se sont déjà mobilisés plusieurs fois avant l’été. Cette fois-ci, le ton se durcit.

«Puisque le gouvernement continue de nous mépriser, nous allons participer à bloquer ce pays pour nous faire entendre», a déclaré le secrétaire général de la Fédération nationale du taxi (FNDT), Dominique Buisson, sur BFMTV jeudi 21 août. Le représentant des taxis affirme qu’il «n’y aura pas de date» concernant la fin de la mobilisation.

Bloquer les gares, les aéroports et les dépôts de carburants

La veille, sur franceinfo, son collègue Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis (UNT), a donné rendez-vous à «l’ensemble des taxis de la région parisienne à se mobiliser sur l’avenue des Champs-Elysées dès 7 heures du matin le 5 septembre». Les manifestants veulent aussi bloquer les aéroports parisiens d’Orly et de Roissy-Charles-de-Gaulle, a précisé Dominique Buisson.

Quant aux taxis en régions, ils sont encouragés à «se mobiliser aux alentours des gares, des ports, des aéroports, des terminaux pétroliers», a indiqué Rachid Boudjema. Et «s’il faut en arriver là, les dépôts de carburants» seront eux aussi bloqués, a mis en garde Dominique Buisson, à la tête de la FNDT. «On veut (...) mettre le système de distribution de carburant en vrac», a ajouté le syndicaliste à l’Agence France presse.

«Ce qu'on demande depuis le mois de mai, depuis la première mobilisation, c'est d'être entendus, écoutés, et surtout que l'on fasse appel à des professionnels. On met en place des théories qui ne sont pas applicables», a dénoncé Dominique Buisson. Le représentant de la FNDT demande au gouvernement «de pouvoir au moins se mettre autour d’une table» pour «discuter» dénonçant non «pas des discussions» mais des «monologues»

Les taxis vent debout contre les nouvelles règles sur le transport des malades

Les fédérations de taxis s’opposent à la nouvelle convention de l’Assurance maladie sur le transport des malades. Le gouvernement veut modifier les tarifs afin de contrôler la hausse des dépenses liées aux transports sanitaires, qui ne cessent d'augmenter année après année : en 2024, ce poste pèse pour 6,74 milliards d’euros, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45% depuis 2019, selon l’exécutif.

À partir du mois d’octobre, les chauffeurs qui effectuent du transport sanitaire - la très grande majorité d’entre eux, 85% selon la FNDT - seront rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge fixé à 13 euros et d’une tarification kilométrique coordonnée au niveau départemental. La FNDT estime que cette réforme pourrait faire perdre jusqu’à 30% du chiffre d’affaires des taxis qui repose bien souvent sur cette activité.