
Dans plusieurs villes de France, la situation est tendue depuis lundi 19 mai. En cause, un mouvement de blocage des chauffeurs de taxi qui protestent contre les nouveaux tarifs du transport sanitaire. Avec la réforme, qui doit entrer en vigueur au 1er octobre, les taxis seraient rémunérés sur la base d’un forfait de prise en charge fixé à 13 euros et d’une tarification kilométrique harmonisée au niveau départemental. Soit moins qu’actuellement. Ce vendredi 23 mai, le ministre des Transports a lancé un appel au calme et a tenté d’éteindre la colère des taxis.
Philippe Tabarot a notamment promis davantage de contrôles et des amendes pour les VTC. Sur le sujet du transport sanitaire, le ministre a plaidé pour «une soutenabilité financière» tout en concédant «ne pas avoir la main sur l’aspect financier». Un discours étayé par la porte-parole du gouvernement ce vendredi 23 mai au matin, qui est même allée plus loin en assurant que le gouvernement «ne ferait pas machine arrière». Sur BFMTV, Sophie Primas a rappelé la nécessité «de faire entre 100 et 150 millions d'économies sur 6,3 milliards».
«Ne pas abîmer ce qui est l'accès aux soins», alerte Sophie Primas
Selon la porte-parole du gouvernement, le but de cette réforme est de réaliser 2% d'économies «sur l'efficacité, pas sur le service aux malades». Et pour Sophie Primas, la situation est claire : il est nécessaire de «ne pas abîmer ce qui est l'accès aux soins pour les Français» et il faut «donc travailler sur l'organisation des flux avec les taxis, s'assurer qu'on fait le maximum pour réduire les frais».
Pourquoi les chauffeurs de taxi sont-ils si en colère et poursuivent-ils leur mouvement ? Essentiellement parce que les trajets vers les hôpitaux et les cabinets médicaux représentent parfois une énorme part de leur chiffre d’affaires dans les zones rurales. Dans un courrier adressé à François Bayrou, les fédérations de taxi ont rappelé que «les baisses à venir des revenus des entreprises taxis, souvent endettées, sèment le désarroi en particulier dans les zones moins denses où l'activité dépend du transport de malades».
François Bayrou, justement, doit s’entretenir ce samedi avec les représentants syndicaux. Jeudi, il a insisté sur le fait que «le dialogue social a toujours été ouvert» et que «dans nos ministères, les taxis sont reçus régulièrement depuis un certain nombre de mois». Le directeur général de l'Assurance maladie assure que les taxis seront gagnants avec la réforme, car ils transporteront davantage de patients. Pas de quoi les convaincre jusqu’à présent.


















