La Fédération nationale du taxi (FNDT) et d’autres organisations professionnelles promettent de «mettre le pays à l’arrêt» à partir du vendredi 5 septembre. Selon Sud Ouest, les chauffeurs prévoient des actions spectaculaires : blocages de gares, d'aéroports, de frontières, de dépôts de carburant et même une démonstration de force sur les Champs-Élysées. Ils dénoncent le «mépris» du gouvernement face à leurs revendications et veulent peser sur la réforme des transports sanitaires.

En cause : une convention publiée début août au Journal officiel. Elle harmonise les forfaits au niveau national, mais limite la prise en charge des trajets «à vide», coûteux pour les chauffeurs. La FNDT estime que cette réforme pourrait faire perdre 30% de revenus à de nombreux taxis. L’Assurance maladie, qui veut économiser 150 millions d’euros, assure au contraire qu’une majorité d’exploitants en bénéficieront. Les syndicats parlent, eux, d’une menace directe sur leur survie économique.

La quasi totalité des taxis concernés

Le secrétaire général de la FNDT, Dominique Buisson, insiste : ce combat n’est pas seulement celui des chauffeurs, mais aussi celui «des assurés qui risquent de ne plus avoir de prestataires pour leur transport sanitaire». Avec 85% des taxis impliqués dans le transport sanitaire, cette activité représente près de la moitié de leurs recettes, et jusqu’à 80% pour certains. De nombreux prestataires risquent donc d’abandonner cette mission, ce qui compromettrait l’accès aux soins, notamment pour les patients les plus fragiles.

Au-delà des aspects financiers, les taxis dénoncent une logique déconnectée des réalités. Dominique Buisson rappelle que «l’éloignement des centres de soins» est croissant, contraignant ainsi les patients à multiplier les trajets longs. D’après Sud Ouest, les dépenses liées au transport sanitaire s’élèvent à 6,7 milliards d’euros en 2024, soit 7% de plus qu’en 2023 et plus du triple en vingt ans.