L'annonce était très attendue : les noms des principaux ministres du gouvernement Lecornu viennent d'être dévoilés. Si 13 ministres démissionnaires se trouvent reconduits, de nouveaux venus héritent d'un portefeuille, à l’image de Naïma Moutchou. La députée Horizons de la quatrième circonscription du Val-d’Oise (depuis 2017), vice-présidente de l’Assemblée nationale, est ainsi nommée, avant ses 45 ans, à la tête de la Fonction publique.

Elle avait renoncé mercredi 1er octobre à la dernière minute à la vice-présidence de l'Assemblée et certains y avaient vu un signe de son entrée imminente au gouvernement.

Favorable à la représentativité du RN à l’Assemblée

Avocate de profession, Naïma Moutchou est une spécialiste des questions de justice. Nommée membre de la commission Perben (relative à l’avenir de la profession d’avocat) en 2020, la députée a aussi été rapporteure du projet de loi prévoyant d'adapter la législation française à la création du Parquet européen. Ce n’est qu’en 2021 qu’elle rejoint le parti Horizons, et lorsqu’elle fut élue au poste de vice-présidente de l’Assemblée nationale, elle a même été décrite comme «l'une des pièces maîtresses du dispositif d’Édouard Philippe au Parlement».

Naïma Moutchou a aussi été parfois décriée, comme lorsqu’elle a été réélue lors des législatives de 2024 après le désistement de Sébastien Meurant (LR-RN). Invitée lundi 29 septembre de Sud Radio, la députée avait pris position avant l’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale, jugeant que le RN devait «obtenir des vice-présidences». Une «scorie, une erreur, même une faute», selon elle, si tel n’était pas le cas, car il faut «respecter les règles» et laisser à «chacun le droit à des postes à responsabilité, qu’on partage ou non leurs idées».

Un plan pour lutter contre les violences à l’école

Au mois de mai, Naïma Moutchou avait aussi présenté sur BFMTV son plan pour faire face au fléau des armes blanches chez les mineurs. Souhaitant interdire à la vente les «couteaux zombies», tant pour les mineurs que pour les majeurs, la députée voulait également contrôler la vente des autres armes blanches, que ce soit les opinels ou les machettes. Sans oublier la mise en place de la vidéo-surveillance dans les établissements scolaires. La semaine dernière, la députée, auteure du rapport «Mineurs et armes blanches», dénonçait l’agression subie par une enseignante en classe dans le Bas-Rhin. «Il y a de plus en plus de jeunes qui sont de plus en plus violents», déplorait-elle.

Mettant en exergue une «vraie bascule» et une «épidémie d’attaque au couteau», la députée déplorait sur BFMTV que l’école «ne soit plus un sanctuaire (…) où la violence règne».