«Une machine à tuer» : Arnaud Montebourg vent debout contre les prêts garantis par l’Etat

Une idée finalement moins pertinente que prévue. Face à la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les défaillances des pouvoirs publics face aux plans de licenciement, Arnaud Montebourg a fustigé les aides accordées aux entreprises durant la pandémie de Covid, à savoir les prêts garantis par l'État (PGE). Selon lui, ils sont devenus «une machine à tuer les entreprises». Dans des propos rapportés par La Tribune, il réclame ainsi «une autre méthode d'utilisation de l'argent public».

«Aujourd'hui, l'État fait du recouvrement à travers les banques. Il envoie donc les entreprises au tapis, puisqu'en fait, on ne peut pas rembourser en cinq ans», a affirmé l’ancien ministre de l’Économie. Ces PGE seraient devenus un fardeau insoutenable pour certaines entreprises. En effet, le calendrier de remboursement initial de cinq ans se révèle bien trop court pour de nombreuses entreprises. Selon Arnaud Montebourg, ces dernières sont maintenant «dans le rouge» et se rapprochent de la faillite.

Bientôt un «fonds» de soutien aux PME ?

Les chiffres sont d’ailleurs représentatifs des difficultés que rencontrent les entreprises. Une quarantaine de milliards d'euros seraient encore à rembourser, d’après Bipfrance, gestionnaire des prêts garantis par l’État. Ainsi, des milliers d’entreprises et des dizaines de milliers d’emplois sont donc menacés. Pour faire face à l’anxiété que provoquent les échéances de remboursement, les autorités ont prolongé en janvier 2024 la possibilité pour les entreprises de rééchelonner leurs PGE jusqu’à la fin de l'année 2026.

Ainsi, si Arnaud Montebourg milite pour porter le délai de remboursement des PGE à dix ans, il souhaite avant tout que l'État soit présent «aux côtés des entreprises en fonds propres», en particulier pour les PME, elles qui manquent souvent de «cash» en réserve. C’est pourquoi l’ancien membre du Parti socialiste plaide pour la création d'un «fonds» de soutien aux PME «dans chaque département». Selon lui, l'argent public ne devrait pas être gaspillé dans des dispositifs complexes mais davantage utilisé de manière plus directe et plus stratégique.