L'accord «tel qu'il existe aujourd'hui, recueillera un non très ferme de la France» s'il n'est pas modifié, a assuré Emmanuel Macron aux agriculteurs qu'il a rencontrés, d'après la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, relayée par France info. Les syndicats d'agriculteurs s'étaient mobilisés toute la journée dans une atmosphère modérée, précise Libération, pour discuter avec le chef de l'État de garanties au sujet de l'accord du Mercosur qui inquiète beaucoup la profession.

D'après les propos rapportés par la ministre de l'Agriculture, le chef de l'État aurait promis que sans «mesures miroirs», clause de sauvegarde et «contrôles aux frontières», «la France ne peut pas valider à ce stade le projet d'accord avec les pays du Mercosur parce que ce projet d'accord ne protège pas les intérêts de nos agriculteurs». Une position différente de celle tenue il y a quelques mois par la France à propos de l'accord de libre-échange avec les pays d'Amérique du Sud.

Une position changeante

Jeudi 6 novembre, en marge de la Cop 30 à Belém au Brésil, Emmanuel Macron s'était déclaré «plutôt positif» bien que «vigilant» à propos de l'accord du Mercosur, vivement critiqué en France. Pourtant, quelques mois plus tôt, le chef de l'État tenait un discours sensiblement différent et dénonçait «un mauvais texte», avant de parler, en octobre, d'un accord qui évolue «dans le bon sens», s'il était complété par des mesures «protectrices».

Pour rappel, le Mercosur est un traité de libre-échange commercial entre l’Union européenne et le Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Bolivie et Uruguay), qui a pour but de faciliter les relations commerciales entre ces partenaires. Depuis vingt-cinq ans, cet accord suscite des polémiques et des désaccords des deux côtés de la négociation. Le 3 septembre 2025, le texte a été approuvé par la Commission européenne. Il n'a pas encore été validé par les 27 États-membres de l'UE, condition sine qua non de sa mise en application.