Las d'ingurgiter trop d'additifs ? Depuis le mardi 19 novembre, l'application Yuka qui permet de scanner les produits alimentaires pour connaître ses qualités nutritionnelles propose à ses 20 millions d'utilisateurs une innovation qui devrait agacer plus d'un industriel : celui de pouvoir dénoncer ceux qui continuent d'utiliser l'un des 55 additifs officiellement catégorisés comme «à risque» (et apparaissant avec un code couleur rouge sur l'application).

Prenons l’exemple des biscottes Pleine Vie d’Heudebert. En scannant le produit, la présence du E341 (un agent de texture considéré comme à risque par Yuka) apparaît en rouge. L’application vous permet en un clic de vous adresser à la marque de deux façons. Une première option, sans trop de conséquences pour l'entreprise, consiste à envoyer simplement un mail pré-rédigé par Yuka au service client : «Bonjour, J’ai scanné le produit 3392460481114 sur l’application Yuka. Il contient un additif évalué à risque (Phosphates de calcium). Cet additif contient du phosphore, un minéral dont les apports actuels dépassent les recommandations et dont l’excès pourrait perturber la minéralisation osseuse, avoir un effet néfaste sur les reins et augmenter le risque de survenue de maladies cardiovasculaires. De plus, il pourrait se présenter sous forme de nanoparticules, susceptibles de s'accumuler dans les organes. Je vous demande de le supprimer afin de protéger la santé des consommateurs».

Les marques pourraient ne pas tarder à répliquer

Autre possibilité beaucoup plus gênante pour les industriels : un post sur X (ex-Twitter), lui aussi pré-écrit par Yuka, qui interpelle alors publiquement la marque : «J’ai scanné l’un de vos produits sur Yuka, il contient un additif évalué à risque (E341). Je vous demande de le supprimer afin de protéger les consommateurs. #BalanceTonAdditif».

Pour le moment, cette fonctionnalité ne sera possible que pour 15 000 produits alimentaires sur les 3 millions référencés aujourd'hui en France par l’application. Comment les marques vont-elles réagir à cette méthode appelée chez les anglo-saxons «name & shame» (dénoncer publiquement pour mettre la honte) ? Le terrain judiciaire n'est pas à exclure.