Elle est sur tous les fronts. À peine l’annonce de la création de son dividende écologique passée, la Maif a successivement présenté son plan stratégique pour les quatre ans à venir avant de confirmer son entrée au capital du groupe de maisons de retraite Orpéa. La mutuelle niortaise, dirigée par Pascal Demurger depuis 2009, a donc ouvert les portes de son antenne parisienne à Capital afin de s’expliquer sur l’ensemble de ces points. L’occasion également pour cet “assureur militant” de tirer la sonnette d’alarme sur le changement climatique, et ses conséquences sur les assurés. Entretien fleuve avec son directeur général.

Capital : Vous venez d’annoncer votre entrée au capital du groupe de maison de retraite Orpéa, aux côtés de la Caisse des Dépôts et Consignations. Qu’est-ce qui vous a poussé à cela ?

Pascal Demurger : Nous voulons refonder Orpéa pour replacer l’humain au cœur du projet. Environ 1,3 milliard d’euros seront investis par le consortium pour devenir majoritaire au capital et prendre le contrôle du conseil d’administration. Il est constitué de la Caisse des Dépôts et Consignations, la Maif, la MACSF et CNP Assurances. En tant qu’entreprise à mission, nous prenons part au projet en investissant 400 millions d’euros. L’objectif est d’accompagner le nouveau management dans le rétablissement des bonnes pratiques dans cette entreprise qui fonctionnait seulement sur une logique de maximisation des profits, au détriment des personnes qui y séjournent et des salariés.

Capital : Dans le plan stratégique guidant les 4 prochaines années, vous développez l’ambition de rajeunir votre portefeuille de clients, en séduisant notamment les trentenaires. N’est-ce pas une priorité partagée par tous les acteurs de l’assurance ?

Pascal Demurger : En effet. Mais la Maif présente une particularité heureuse : nous générons énormément de satisfaction chez nos sociétaires. Tous les baromètres le montrent. Notre Net promoter score (NPS, la part des clients qui sont prêts à recommander une entreprise, ndlr) est très largement supérieur à la moyenne du marché. Nous remportons depuis 18 ans le premier prix de la relation client dans le secteur de l’assurance, et même tous secteurs confondus depuis 2 ans. Il est d’ailleurs intéressant de noter qu’après la gestion d’un sinistre, nos clients ont encore une meilleure image de la Maif. C’est normalement l’inverse.

Capital : En quoi cela constitue-t-il un obstacle au rajeunissement de vos sociétaires ?

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