«Le cessez-le-feu est maintenant effectif ! Ne le violez pas !», a averti Donald Trump. «Il n’aura fallu qu’une opération éclair contre le programme nucléaire iranien pour faire basculer, une nouvelle fois, les marchés de l’énergie», note Aurélien Lux, analyste financier chez Galilee AM. À la clôture de ce premier semestre, les investisseurs ont été brutalement rappelés à une réalité : les cours du pétrole sont avant tout le reflet de la géopolitique mondiale. Alors que les tensions de 2022 semblaient enfin se dissiper, les six premiers mois de 2025 ont été marqués par un regain de volatilité.
Entre la montée des tensions au Moyen-Orient, la détérioration des relations sino-américaines, et les craintes d’un ralentissement économique mondial, la thématique besoins énergétiques a évolué en montagnes russes, en Bourse. En toile de fond : «la menace persistante d’une fermeture des routes maritimes stratégiques, en particulier le détroit d’Ormuz, véritable point névralgique du commerce pétrolier mondial. Le 2 avril, l’annonce par le président américain de nouveaux droits de douane sur les importations étrangères a provoqué un net repli des marchés», souligne Aurélien Lux.
En Bourse, les actions des besoins en énergie «se distinguent comme la plus value»
Redoutant un ralentissement de la consommation mondiale, les investisseurs ont rapidement anticipé une baisse de la demande en énergie, en particulier en pétrole, moteur essentiel de l’activité économique mondiale. Résultat : en Bourse, la thématique besoins énergétiques a perdu 18,1% entre le 2 et le 8 avril, signant «l’une de ses plus fortes corrections sur une période aussi courte. Cependant c’est en juin que le véritable tournant s’est opéré. Face à la montée des tensions entre Israël et l’Iran, la menace explicite de Téhéran de bloquer le détroit d’Ormuz a fait vaciller les marchés», observe l’analyste.
Ce couloir maritime, par lequel transite près de 20% du pétrole mondial, est crucial pour l’approvisionnement planétaire. Sa fermeture, même temporaire, aurait des conséquences immédiates sur les prix. Le marché n’a pas tardé à réagir : en seulement neuf séances, le baril de brut américain s’est envolé de +23 %, avant de corriger dans la foulée. «Cette forte volatilité illustre le rôle central de l’énergie en tant qu’arme géopolitique. En Bourse, la thématique besoins énergétiques se distingue actuellement comme la plus "value" parmi les 25 thématiques suivies par Galilee AM», fait valoir Aurélien Lux.
Évolutions démographiques, émergence des classes moyennes, urbanisation… En Bourse, les actions des besoins en énergie «s’appuient sur des moteurs structurels puissants»
Historiquement, l’Indicateur Thématique Galilee (ITG) besoins énergétiques montre une forte sensibilité aux tensions énergétiques, avec une corrélation moyenne de 0,66 avec les prix du baril de pétrole WTI (dépassant même les 0,87 en période de stress). Au cours du premier semestre, en Bourse, la thématique affiche une performance de +7,8%, contre +8,6% pour le MSCI World (le marché actions mondial). Sur le seul mois de juin, elle a bondi de +6,4%, largement soutenue par la flambée du pétrole, contre +4,2% pour l’indice mondial. Parmi les principaux contributeurs, on retrouve les majors : TotalEnergies et Shell, qui ont bien remonté en Bourse.
Au-delà des soubresauts géopolitiques, cette thématique besoins énergétiques «s’appuie sur des moteurs structurels puissants : évolutions démographiques, émergence des classes moyennes, urbanisation. Autant de facteurs qui lui offrent des perspectives économiques solides. Les investisseurs souhaitant s’exposer à cette dynamique peuvent opter pour la gestion collective, notamment via le fonds SG Action Énergie proposé par Société Générale», relève Aurélien Lux. Côté ETF, l’Amundi S&P World Energy, composé de 31 valeurs emblématiques de la thématique, représente une option intéressante.
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