Et maintenant, place aux affaires. La fusée européenne Ariane 6 doit réaliser prochainement sa toute première mission commerciale. Initialement prévu ce lundi 3 mars, le lancement a été interrompu moins de trente minutes avant le décollage en raison d'une anomalie. La nouvelle date de lancement est fixée au jeudi 6 mars à 13h24 au Centre spatial guyanais, à Kourou (17h24 heure de Paris). Le bon déroulement de cette mission est particulièrement surveillé en France. Ariane 6 avait globalement réussi son premier décollage en juillet 2024 mais c’était sans gros client à bord. A présent, le lanceur doit confirmer sa capacité à déployer des satellites dans l’espace pour débuter officiellement sa carrière.

Le client de cette première mission est particulièrement important : il s’agit de l’armée française. Ariane 6 va effectivement tenter de placer sur orbite le satellite espion CSO-3. À 800 kilomètres d’altitude, cet instrument braquera ses capteurs optiques vers la Terre pour fournir des images de très haute résolution aux forces européennes dans un contexte géopolitique brûlant avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Cet instrument devait être mis sur orbite en 2021 mais son lancement a été décalé à cause du retard d’Ariane 6. Et difficile, sinon, de se tourner vers une fusée étrangère. «Le lancement de satellites d’observation ou militaires suscite toujours la curiosité de puissances étrangères et un risque de compromission ne peut être exclu», confie une source militaire à Capital. Derrière cette mission, de nombreuses entreprises sont mobilisées sur le Vieux Continent pour livrer les différents éléments d’Ariane 6.

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