L’Archange a pris son envol. Annoncé en février 2018 par le ministère des Armées pour remplacer les deux Transall C-160 Gabriel mis à la retraite en 2022, le futur avion de renseignement de l’armée de l’Air et de l’Espace a effectué son premier vol inaugural, a annoncé la Direction générale de l’armement (DGA). Ce premier vol vient ainsi marquer une nouvelle étape cruciale pour le programme CUGE (Charge Universelle de Guerre Électronique) qui doit permettre aux forces armées françaises de disposer des capacités de dernière génération en matière de collecte de renseignement.

Baptisé Archange (Avion de renseignement à charge utile de nouvelle génération), ce programme vise à transformer des Falcon 8X de Dassault Aviation, des avions d’affaires, en plateformes de renseignement. L’avion, équipé d’un système de mission complexe développé par la société Thales DMS et Thales SIX, s’appuie notamment sur des technologies innovantes ainsi que des capteurs de très haut niveau permettant de garantir des performances optimales à l’occasion de missions de renseignement d’origine électromagnétique, c’est-à-dire l’interception des émissions radio et radar et l’analyse des réseaux de télécommunications, rapporte BFM Business.

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Trois avions livrés d’ici 2030

C’est à l’occasion de l’édition 2019 du Salon du Bourget que la DGA avait annoncé avoir arrêté son choix sur le triréacteur de Dassault qui a la capacité, en version civile, de transporter huit passagers et trois membres d’équipage. Un choix qui n’a rien d’un hasard en vue de son autonomie en vol - à savoir 12 000 kilomètres -, qui est une qualité indispensable pour les missions de renseignement militaire.

Alors que la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030 prévoit la livraison de trois appareils d’ici 2030, le programme Archange a finalement pris un peu de retard. Si, initialement, le premier avion devait être livré en 2025, suivi par la livraison de deux autres en 2026 et 2028, selon les derniers éléments fournis par le chef d’état-major de l’armée de l’Air et de l’Espace, les deux premières livraisons n’interviendront pas avant 2027. Quant à la troisième, celle-ci est prévue pour 2029.

En attendant cette précieuse livraison et afin de pallier la mise hors service des C-160 Gabriel, l’armée de l’Air utilise pour l’heure une solution intermédiaire en louant des heures de vol d’un avion Saab 340 dans le cadre du contrat «Solar».