Ce vendredi 25 juillet, Naval Group a été victime d’une cyberattaque. Sur le Dark web, un pirate qui a affirmé avoir en sa possession de nombreuses informations confidentielles sur le géant de la construction navale, a demandé à être mis en contact avec la société dans un délai de 72 heures sous peine de rendre public l’entièreté de ces données, rapporte Ici.

Prenant très au sérieux ce type de menaces, l’entreprise spécialisée dans la conception et la construction de sous-marins a lancé plusieurs investigations techniques, indiquant avoir détecté un «potentiel incident de cybersécurité». «Comme on prend toute alerte cyber très au sérieux et que l’on dispose de procédures adaptées, on a mobilisé tout de suite une équipe d’experts en lien avec les services de l’État. On mène donc des investigations pour apporter la réponse qui sera appropriée. En attendant, on ne peut ni confirmer ni infirmer cette information», a fait savoir l’industriel.

Aucun impact sur les activités signalé

L’ultimatum étant arrivé à expiration, Naval Group a par conséquent tenu à faire un point sur la situation. Dans un communiqué, l’entreprise qui s’est dotée d’un Centre d’alerte et de réaction aux attaques informatiques (CERT), a expliqué «qu’aucune intrusion dans nos environnements informatiques n’a été détectée et aucun impact sur nos activités n’a été signalé».

Tout en évoquant une tentative de déstabilisation, Naval Group a précisé que ses équipes d’experts en cybersécurité étaient actuellement en train de procéder à l’examen de l’authenticité des données qui auraient pu faire l’objet d’une fuite. En effet, afin de mettre la pression sur l’industriel, le pirate informatique avait fait savoir qu’il était en possession, entre autres, du guide d’utilisation des systèmes de gestion des sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) et des frégates multimissions, sans qu’il soit toutefois possible d’en vérifier la véracité.

Une plainte déposée

«Au regard des faits constatés, des enjeux de souveraineté de Naval Group et de la nécessité de protéger les données de nos clients», Naval Group a par ailleurs indiqué qu’une plainte avait été déposée afin de faire toute la lumière sur cet acte de malveillance.

D’autant que ce n’est pas la première fois que l’industriel français est visé par une cyberattaque. En 2016, alors qu’elle venait de remporter l’appel d’offres concernant la construction de plusieurs sous-marins australiens, la société avait dû faire face à une fuite massive de documents relatifs au Scorpène, un sous-marin destiné à l’Inde. Si une enquête avait été ouverte et une plainte déposée contre X, il ne s’agissait finalement que de «pseudos fuites», l’Inde ayant classé l’affaire sans suite un an plus tard, rapporte le site Opex 360.