Les assureurs se frottent les mains. Non seulement l’encours de l’assurance vie s’établissait à 1.947 milliards d’euros en septembre dernier, en hausse de 4,7% sur un an, mais surtout, sur les neuf premiers mois de 2021, 42,4 milliards d’euros ont été versés en UC (unités de compte), soit davantage que sur les douze mois de 2020 (40,5 milliards). Ce sont ainsi 38% des versements qui s’orientent aujourd’hui vers les UC, preuve que les épargnants sont toujours plus nombreux à tourner le dos au fonds en euros, dont les performances n’en finissent plus de dégringoler. Les assureurs ont tout fait pour en détourner les souscripteurs, allant jusqu’à rogner sur la garantie à 100% du capital. «D’autres choisissent de diversifier leur composition avec de l’immobilier ou des produits boursiers pour le soutenir», tempère Cyrille Chartier-Kastler, fondateur du site Good Value for Money.

Du côté des succès, il faut regarder aussi vers le nouveau plan d’épargne retraite individuel (PERin) qui continue sur sa lancée, avec 1,1 milliard d'euros de cotisations sur les neuf premiers mois de 2021, dont 55% viennent de transferts d’anciens Perp (plans d'épargne retraite populaires) ou de contrats Madelin. Mais 2022 est aussi placé sous le signe des placements éthiques. Car, selon la loi Pacte, les contrats d’assurance vie doivent comporter, depuis le 1er janvier, au moins une UC dans chacune de ces trois catégories : un fonds vert labellisé Greenfin (un des labels «verts» les plus exigeants), un deuxième socialement responsable estampillé ISR, et, enfin, un fonds dans lequel au moins 5% sont investis dans une entreprise solidaire d’utilité sociale (agrément Esus).

Ces exigences sont aujourd’hui quasi généralisées mais peuvent paraître insuffisantes pour des épargnants exigeants, ne souhaitant pas se contenter de quelques UC vertueuses. C’est pourquoi des acteurs vont beaucoup plus loin, à l’instar de la Maif. «Depuis le 1er octobre 2021, notre contrat d'assurance vie Responsable et Solidaire propose 14 UC qui sont 100% labellisées ISR, Greenfin, Finansol ou Relance. Notre fonds en euros, lui, est déjà labellisé Finansol», explique Hélène N’Diaye, directrice générale de Maif Vie. Yomoni, quant à lui, propose à ses clients le choix d’un mandat ESG (soit des portefeuilles 100% labellisés ISR ou Greenfin) pour chacun de ses neuf profils de gestion.

Quant à l’assureur Generali, il vient de s’associer avec la fintech Goodvest pour lancer le contrat Goodvie, dans lequel les UC sélectionnées doivent s’aligner sur l’accord de Paris en respectant une trajectoire de 2 degrés maximum de réchauffement climatique. Les PER proposent, eux aussi, davantage de placements éthiques, même si l’obligation qui s’impose à l’assurance vie ne les concerne pas.

Cette année, vous n’aurez d’autre choix que de diversifier voter épargne, en misant sur des contrats peu chargés en frais et qui permettent de répartir la mise entre plusieurs compartiments – ou poches –, et dans lesquels ils trouvent une grande diversité de supports en UC, mais aussi de l’immobilier, des titres boursiers ou encore des ETF. Côté PER, comme vous le verrez, les premiers, créés en 2019, affichent dans l’ensemble de bonnes performances avec une gestion à horizon, que la loi Pacte oblige à proposer aux assurés. Mais, là aussi, vous devrez être attentif aux frais pratiqués avant de choisir le bon contrat.

Assurance vie multisupport

Contrats dont le rendement devrait baisser en 2022

  • Taux servi en 2021 : 0,4 à 2,6%
  • Risque : de nul à élevé
  • Durée : au moins 1 an
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