En plus du fonds en euros, la plupart des contrats proposent une large palette de supports – d’une dizaine à plusieurs centaines – investis sur les Bourses du monde entier. Fonds d’actions européennes, américaines ou axés sur les pays émergents (Chine, Brésil…), rien ne manque. Pour une mise inférieure à 100 euros, ces fonds permettent de profiter de la hausse des marchés. Le résultat n’est toutefois jamais garanti, comme l’a montré, en 2022, la glissade généralisée provoquée par le conflit en Ukraine et le choc inflationniste qui a suivi : – 9,5% pour le CAC 40, – 8,7% pour le Dow Jones, – 12,3% pour le Dax… Certes, sur cinq ans, la plupart des indices sont dans le vert (lire l’encadré ci-contre), et depuis le début 2024, en dépit de nombreux soubresauts, les actions sont sur une pente ascendante, les Bourses de nombreux pays (Etats-Unis, Allemagne, Italie…) affichant entre 5 et 10% de gains. Même la place de Paris, pourtant pénalisée par un contexte politique très compliqué, est en hausse (+2%).
Il n’empêche que le retour à une croissance solide prendra encore plusieurs trimestres. Pour gagner de l’argent en Bourse à l’avenir, il faudra être attentif à tous les critères déterminant la qualité d’un fonds, à commencer par les frais d’entrée (ils varient de 0 à 3%) et les performances (sur au moins cinq ans), mais aussi les zones géographiques visées. Sachant que les marchés asiatiques ont le plus gros potentiel de croissance en 2025 (autour de 4,5%, contre 2,7% au niveau mondial), ils ne doivent pas être oubliés. Et le secteur immobilier, accessible via les SCPI ? Il peut aussi être sujet à fluctuation, mais permet de doper le rendement de son contrat sans prendre de gros risques à un horizon de cinq à huit ans. Bilan et perspectives des supports disponibles, avec, en prime, une méthode rationnelle d’investissement.
Fonds d’actions françaises : rebond possible des petites valeurs de la cote
Durement touchées par le ralentissement de la croissance, les entreprises du CAC 40 ne rééditeront pas en 2024 leur exploit de l’an passé (146 milliards d’euros de profits). Les experts tablent plutôt sur une baisse de leurs résultats de 4 à 5%. Reste que les secteurs d’activité peu sensibles à la conjoncture (pharmacie) ou tirant avantage de la baisse des taux (décidés par la Banque centrale européenne), comme le bâtiment ou les énergies renouvelables, pourraient grimper de 5 à 8% en Bourse d’ici le début 2025.
On peut y investir à travers des fonds généralistes, comme Sycomore Francecap ou Mandarine Opportunités, disponibles dans de nombreux contrats d’assurance vie. En prenant une dose de risque supplémentaire, on peut espérer mieux en misant sur des fonds visant les petites et moyennes valeurs, dont l’indice, le CAC Mid & Small, avait beaucoup reculé en 2022 (– 14%) et stagné en 2023 (+ 0,1%). Parmi les fonds PME de qualité, et très largement diffusés par les assureurs vie : Amplegest Midcaps, Lazard Small Caps ou BFT France Futur.
Fonds d’actions zone Europe : à préférer aux fonds d’actions axés sur l’Hexagone
Malgré la morosité économique de la zone Europe, nos voisins s’en sortent mieux que nous depuis le début de l’année 2024 : + 8% en Espagne, + 9% en Italie, + 10% en Allemagne… Cette tendance devrait perdurer dans les mois à venir. Parmi les thématiques qui tirent leur épingle du jeu figurent notamment la finance, la santé et les technologies de l’information (téléphonie, Internet, serveurs…). Pour en profiter, le plus simple est de miser sur les fonds axés sur les entreprises de croissance de cette zone géographique, et dont les performances sont régulièrement au-dessus de la moyenne, tels que Fidelity Europe, Comgest Renaissance Europe ou Carmignac PF Grande Europe.
Les jolies performances des bourses à long terme
En dépit des crises économiques à répétition, les actions ne déçoivent jamais sur le long terme. Illustration avec la performance moyenne affichée sur cinq ans par les principaux pays du globe : + 39%. Les épargnants qui avaient misé sur l’Inde, le Japon et les Etats-Unis ont fait beaucoup mieux (+ 87%), alors que ceux qui avaient parié sur la Russie, plombée par les sanctions financières infligées suite à l’invasion de l’Ukraine, ou la Chine ont bu la tasse (– 32 et – 16%). C’est la leçon à retenir de ces gros écarts de performance : seule une diversification au plan mondial permet d’amortir les secousses.
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Fonds d’actions monde : avantage aux belles valeurs internationales de rendement
La plupart des Bourses des pays hors zone Europe sont sur une dynamique haussière depuis janvier 2024, à l’image du Maroc (+ 11%), du Japon (+ 12%) ou de la Turquie (+ 19%). Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques américaines, affiche de son côté 14% de gains. Quant à la Malaisie, elle a progressé de 24%, et l’Argentine de 86% ! Problème : vu les niveaux de valorisation atteints, nombre de ces marchés resteront très volatils d’ici le début 2025.
Au lieu de cibler un pays précis, il paraît préférable d’opter pour un fonds investi sur des valeurs internationales de rendement, capables de servir de confortables dividendes, comme Fidelity Global Dividend (services et industrie) ou DWS Top Dividende (santé et finance). La Chine ? Après trois années boursières noires (– 45% au total !), son marché est devenu le moins cher de la planète. Il peut réserver de bonnes surprises en 2025, d’autant que l’activité économique repart. L’Inde, dont le taux de croissance devrait atteindre 6,5% en 2024 et 6,7% en 2025, ne devrait pas décevoir non plus. On peut y placer entre 5 et 8% de ses avoirs en assurance vie, avec des fonds tels que JPM China et EdR India.
Fonds d’obligations : pour limiter les risques, mieux vaut investir dans un fonds «daté»
Avec les fonds d’obligations, on avance en terrain connu : on prête son argent aux émetteurs des titres (Etats ou entreprises) et, chaque trimestre, on perçoit un intérêt défini à l’avance (le «coupon»). Investir sur ces produits n’est donc pas une mauvaise idée : même si des pertes ne sont pas à exclure (les obligations sont cotées en Bourse), les rendements servis, de l’ordre 3 à 4% l’an, sont supérieurs à l’inflation et, en cas de baisse des taux, le souscripteur empochera une plus-value (la valeur des obligations déjà acquises, plus rémunératrices que celles nouvellement créées, montera mécaniquement).
Mais le plus simple est d’acheter des parts de fonds «datés», investis sur des obligations de sociétés privées. Les rendements y sont parfois plus généreux (jusqu’à 4,5%), et comme le gérant garde les titres jusqu’au remboursement du capital, le seul risque encouru est la faillite de l’entreprise, ce qui arrive seulement dans 3 à 4% des cas. A signaler : on peut encore gagner plus avec les fonds à «haut rendement», mais les risques sont aussi plus élevés.
Comment lisser les à-coups des marchés boursiers
Acheter des actions au plus bas des cours et vendre au plus haut ? Même les gérants de fonds les plus doués n’y parviennent pas. Alors pour la plupart des épargnants, la mission est impossible. Il y a mieux à faire pour gagner de l’argent sur les marchés : au lieu de placer un gros montant en une seule fois, effectuer des versements mensuels, par exemple de 100 ou 200 euros.
L’avantage du système, d’ailleurs proposé via une option de gestion automatique sur un grand nombre de contrats, est que quand les cours montent, les parts de fonds déjà acquises se valorisent, et lorsqu’ils baissent, l’achat s’opère à faible prix. Seule condition pour maximiser ses gains, investir régulièrement pendant cinq à dix ans, afin d’équilibrer les hauts et les bas.
Supports immobiliers : les SCPI rapportent près de deux fois plus que les fonds en euros
De plus en plus accessibles via l’assurance vie, notamment celle des courtiers et des banques en ligne, les SCPI sont devenues très prisées. L’objectif des gérants de ces fonds immobiliers (non cotés en Bourse) est clairement défini : acheter des immeubles de bureaux, des entrepôts, des parkings, des murs d’hôtels ou de boutiques, les louer au meilleur prix, puis reverser chaque trimestre aux souscripteurs leur quote-part de loyers.
Certes, une trentaine de sociétés, trop investies dans de grands immeubles de bureaux vieillissants, ont dû baisser le prix de leurs parts récemment (de 10 à 15%), mais dans son ensemble, le produit fait preuve d’une grande fiabilité : le rendement moyen de l’année 2023 est ressorti à 4,52% (contre 4,51% en 2022), soit près de deux fois plus que la plupart des fonds en euros du marché, et les SCPI les mieux gérées ont dépassé le seuil des 6%.
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