43,8 milliards d’euros. C’est la somme que le gouvernement de François Bayrou espère économiser en 2026. Mardi 15 juillet, le Premier ministre a présenté ses premières pistes pour atteindre cet objectif XXL. Il a prévenu : le gros des efforts reposera sur une réduction drastique des dépenses, en prévoyant notamment une «année blanche» et la suppression de deux jours fériés. Il n’en fallait pas plus pour allumer la mèche. Sur X, de nombreux utilisateurs appellent l’ex-Haut commissaire au Plan à «réduire drastiquement le nombre de députés, ainsi que leurs indemnités». «On attend des dirigeants exemplaires !», lance une autre internaute.

Avant d’aller plus loin, précisons tout de même que les salaires des ministres ont déjà été largement rabotés sous François Hollande. Alors président, le désormais député de la Corrèze avait décidé de réduire de 30% sa rémunération, ainsi que celle de ses ministres. Une décision actée dans un décret du 23 août 2012, qui fixe la rémunération d’un ministre à «1,4 fois la moyenne du traitement le plus élevé et du traitement le plus bas perçu par les fonctionnaires occupant des emplois de l’Etat classés dans la catégorie hors échelle». A cette somme, s’ajoutent une indemnité de résidence (3% du traitement) et une indemnité de fonction (25% de la somme du traitement et de l’indemnité de résidence).

S’il est encore trop tôt pour connaître le salaire de nos ministres pour l’année prochaine, il est tout à fait possible de le calculer pour 2025. Cela fait donc 10 692 euros bruts par mois pour les 35 membres du gouvernement de François Bayrou.

Des «frais de représentation» plafonnés à 150 000 euros par an

Ce n’est pas tout. Quand un ministre organise une réception, remet un prix ou participe à un événement public, toutes ces dépenses de «représentation» sont logiquement couvertes, tant qu’elles sont directement liées à sa fonction. Ces frais sont toutefois plafonnés, rappelait le gouvernement en 2019 : jusqu’à 150 000 euros par an pour un ministre. Pour les ministres délégués et secrétaires d’Etat, c’est un peu moins, ces derniers étant moins souvent amenés à se déplacer. Pour ces derniers, les frais de représentation ne peuvent respectivement excéder 120 000 euros et 100 000 euros.

Mais leurs avantages ne se limitent pas qu’à l’exercice de leurs fonctions. Côté vie privée aussi, les ministres bénéficient de quelques avantages non négligeables. Parmi eux : une voiture avec chauffeur, des trajets en avion chaque année, et la gratuité des trains. Ils ont également droit à un logement de fonction, limité à 80 m2. Mais, attention, ce privilège ne leur est accordé qu’à une seule condition : ne pas posséder un appartement suffisamment grand à Paris ou en proche banlieue.