
Avec sa déclaration sur les héritages, Yaël Braun-Pivet a jeté un pavé dans la mare. La présidente de l’Assemblée nationale a affirmé, mercredi 15 octobre sur France 2, être favorable pour «taxer davantage les héritages», qui «passent de génération en génération». «Vous savez le truc qui vous tombe du ciel, il y a un moment où ça suffit», a-t-elle lancé. Des propos qui ont immédiatement fait réagir nombre d’internautes sur les réseaux sociaux ainsi que des politiques et des experts sur les plateaux de télévision. Parmi eux, Benoît Perrin, économiste et directeur général des Contribuables Associés, estime que l’héritage est, au contraire, «trop taxé».
«En ligne directe, vous avez un abattement de 100 000 euros pour vos enfants, et ensuite ça va de 5 à 45%, ce qui est absolument énorme. En Italie, vous avez un abattement d’à peu près un million d’euros, en Allemagne, vous avez des taux aussi plus avantageux», a-t-il argumenté ce vendredi 17 octobre sur BFMTV. Mais au-delà des comparaisons avec nos voisins européens, l’économiste insiste sur un point fondamental selon lui : l’héritage, loin d’être un gain tombé du ciel, correspond à une richesse déjà largement ponctionnée.
«On travaille aussi pour ses enfants»
«Il faut quand même rappeler que cet argent, il a été taxé en fait tout au long de la vie, c’est-à-dire qu’il a subi l’impôt sur les sociétés, il a subi l’impôt sur les dividendes, il a subi l’impôt sur le revenu. Il a été taxé vraiment tout au long de sa vie», a-t-il expliqué. Pour Benoît Perrin, cette volonté de taxer davantage les héritages revient à remettre en cause le principe même de la transmission.
«Je pense qu’on ne travaille pas que pour soi, on travaille aussi pour ses enfants. Je trouve qu’il y a une espèce d’attaque, vraiment importante, sur le fait de transmettre une certaine descendance, c’est-à-dire de faire en sorte de garder de l’argent pour ses enfants», a-t-il affirmé. «Cette attaque sur le patrimoine, en tout cas sur les successions, me semble vraiment tout à fait malsaine», a-t-il conclu, ajoutant qu’il faut «en revanche faire en sorte que le travail rapporte davantage».


















