
«Un coup de canif», «un impôt confiscatoire»… Une possible nouvelle taxe sur les héritages n’en finit pas de faire des vagues. Le dernier en date à s’opposer à une telle mesure n’est autre que l’ancien patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Interrogé sur Europe 1 mercredi 29 octobre, l’homme d’affaires ne comprend pas comment une telle idée a pu être mise sur la table. «La taxe sur les héritages est celle qui est la moins efficace», a-t-il affirmé, citant l’exemple d’autres pays européens comme l’Italie qui taxe à 4% ou certaines régions d’Espagne à 0%.
Rappelant que la France est un des pays qui taxe le plus en Europe, le président d’honneur du Medef met en garde contre une fuite des plus grosses fortunes, et à terme ses effets sur l’économie : «Si vous commencez à taxer les héritages (…) évidemment les gens vont se déplacer.» Geoffroy Roux de Bézieux a pris pour exemple l’afflux de nombreuses personnes en Italie, venues principalement d’Angleterre où une réforme de la fiscalité a été adoptée, et où «les gens font des donations quand ils sont là-bas».
«Les gens partiront», affirme Geoffroy Roux de Bézieux
Si l’ex-patron du Medef a reconnu qu’on pouvait «trouver cela immoral», il a souligné de façon cartésienne : «A la fin des fins, ce qui compte, c’est la richesse qu’on a dans ce pays. Quand tous les entrepreneurs et gens qui créent de la richesse partent, ceux qui trinquent, ce sont les gens qui restent.» Et même si les départs de grandes entreprises pourraient s’avérer plus compliqués, il en est certain : «Si un jour il y a un ISF type taxe Zucman ou une spoliation sur les héritages, les gens partiront.»
Juste avant la présentation du budget 2026, c’est la présidente de l’Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, qui avait relancé le débat en se déclarant favorable à la taxation des héritages «en rebond», quelque chose qui «n’est pas sain», selon elle. Des héritages «qui tombent du ciel», laissait-elle entendre. Ces propos avaient provoqué une levée de boucliers, le patron de Bpifrance rappelant notamment que la réglementation sur les héritages était «une des taxes les plus élevées d’Europe».
Pour rappel, en ligne directe, au-dessus de 100 000 euros, le barème applicable est de 5% si la somme n’excède pas 8 072 euros, 10% entre 8 072 et 12 109 euros, 15% entre 12 109 et 15 932 euros ou encore 20% entre 15 932 et 552 324 euros et même 45% au-dessus de 1 805 677 euros de biens transmis.




















