
Les patients vont devoir mettre la main au portefeuille. Le nombre de médecins spécialistes pratiquant des dépassements d’honoraires ne cesse d’augmenter. Plus de la moitié d’entre eux sont désormais conventionnés en secteur 2, ce qui leur permet de fixer librement leurs tarifs, contre seulement 37% en 2000, selon un rapport du Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie, publié ce jeudi 2 octobre. Le montant total des dépassements d’honoraires a atteint 4,3 milliards d’euros l’an dernier, soit une hausse de 5% par rapport à 2019, rapporte RMC. Par ailleurs, un Français sur quatre juge ces dépassements injustifiés.
Ce phénomène affecte particulièrement les personnes âgées. Ainsi, les patients de 70 à 79 ans déboursent deux fois plus en dépassements que ceux âgés de 30 à 39 ans. Vincent Dedes, ophtalmologue conventionné secteur 2, souligne que ces dépassements sont essentiels pour la poursuite de son activité : «Ce serait même une perte d’argent. Quand je me suis installé, la biométrie, le calcul de l’implant de la cataracte, qui aujourd’hui est l’acte médical le plus fréquent, l’appareil coûtait entre 5 000 et 7 000 euros il y a 20 ans. Aujourd’hui, il coûte entre 50 000 et 60 000 euros», explique-t-il auprès de nos confrères.
Des dépassements d’honoraires devenus nécessaires
Parmi les autres professionnels de santé concernés, les kinésithérapeutes pratiquent également régulièrement des dépassements d’honoraires. «On a fait une enquête avec l’ordre et on sait qu’environ un kiné sur quatre fait des dépassements d’honoraires. C’est la situation économique qui leur impose de faire ça», affirme Pascale Mathieu, présidente du Conseil national de l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes sur RMC. Elle rappelle qu’un acte facturé «entre 18 et 20 euros pour 30 minutes» supporte «48% de charges avant impôt», réduisant considérablement leurs revenus.
Et la tendance ne devrait pas s’inverser : le Haut conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie prévoit que les dépassements d’honoraires continueront d’augmenter dans les années à venir.















