Avec des semaines écourtées au mois de mai en raison de nombreux jours fériés, nombreux sont les salariés à se laisser tenter par un week-end prolongé. Pourtant, derrière ce court moment de répit se pose une question existentielle : est-ce que votre salaire peut être affecté ?

Si travailler durant un jour férié n’a rien d’exceptionnel dans certaines professions, pour d’autres, la liberté de travailler dépend le plus souvent du cadre fixé par l’entreprise ou des règles fixées par les conventions collectives. Seule exception notable, le 1er mai est le seul jour où le repos est obligatoire à l’exception de certains secteurs à l’instar des salariés du secteur de la santé ou de l’hôtellerie. Dans ce cas, les heures travaillées seront obligatoirement payées double en vertu d’une règle immuable.

Une règle qui diffère selon la date concernée

Il est toutefois important de noter que la rémunération d’un jour férié ne suit pas toujours la même logique selon la date concernée. En effet, si le travail le 1er mai est obligatoirement payé double, dans le cas où cette journée est chômée, le salarié conserve son salaire sans perte, rapporte 20 Minutes. À noter également que dans le cas où un jour férié est chômé, les heures perdues durant cette journée ne peuvent être récupérées. Il s’agit là d’une des seules garanties dans un système où les marges de manoeuvre restent fines entre d’un côté les obligations légales, et de l’autre les accords collectifs qui ne laissent que peu de place à l’improvisation.

Quant aux autres jours fériés - 11 en tout pour cette année 2025 -, tout peut dépendre de l’ancienneté dans l’entreprise ainsi que des accords collectifs. Ainsi, un salarié présent depuis plus de trois mois dans l’entreprise qui aurait fait le choix de chômer un jour férié, ce dernier ne subira aucune retenue sur son bulletin de salaire. Mais dans le cas où le travail serait maintenu malgré tout, certains accords peuvent prévoir un bonus supplémentaire pour la journée travaillée. Dans tous les cas, un jour férié n’aura aucune incidence sur la fiche de paie. Le salarié percevra l’intégralité de sa rémunération comme s’il avait travaillé, ce qui permet de garantir son salaire de base. Les primes et autres commissions liées au poste sont également maintenues, à l’exception des indemnités assimilées à des frais professionnels qui peuvent disparaître dans le cas où aucune dépense n’est engagée. Une seule exception demeure néanmoins. La journée de solidarité, fixée le plus souvent au lundi de Pentecôte, doit être travaillée sans qu’une rémunération supplémentaire ne soit accordée.

La possibilité de faire le pont… ou non

Alors que certains jours fériés peuvent permettre d’obtenir des week-ends à rallonge, il est important d’avoir en tête que ce privilège n’est pas un droit. En effet, seule une décision de l’employeur peut permettre d’obtenir ce long week-end. Accorder un pont à ses salariés n’est donc pas une obligation pour l’employeur. Dans le cas où ce choix serait fait, l’employeur peut soit agir seul, soit s’appuyer sur un accord collectif. Dans tous les cas, une consultation préalable des représentants du personnel est nécessaire s’il n’existe pas d’accord en vigueur avant qu’une information officielle ne soit faite aux salariés.

Ainsi, si l’employeur fait le choix de fermer temporairement son entreprise en imposant la prise de congés payés, une procédure spécifique reste obligatoire. Quant au salarié qui aurait l’envie de poser un congé sur un pont, ce dernier doit obligatoirement recevoir en amont l’approbation de son employeur. Enfin, si un pont est accordé sans avoir été comptabilisé en congé, les heures loupées durant ce laps de temps doivent être récupérées sous certaines conditions. Les heures perdues doivent ainsi être récupérées dans l’année qui entoure l’interruption sans que cela n’excède une heure en plus chaque jour ni huit heures par semaine.