Qu’est-ce qu’une médiation familiale ?

La médiation familiale : définition

La médiation familiale est un processus volontaire et structuré, au cours duquel un tiers impartial et formé, appelé médiateur familial, aide les membres d’une famille à communiquer, à clarifier leurs différends et à trouver eux-mêmes des solutions mutuellement acceptables. Elle vise à prévenir l’escalade des conflits, favoriser le dialogue et préserver les liens familiaux.

La médiation familiale : historique

La médiation familiale est apparue aux États-Unis dans les années 1970, et était consacrée à la réduction des effets traumatisants du divorce. Arrivée en France à la fin des années 1990, elle est devenue un mode alternatif de règlement des litiges. Depuis la dernière réforme de la Justice, la médiation est désormais obligatoire avant tout procès.

Loi sur la médiation familiale

Le Conseil national consultatif de la médiation familiale a été créé le 8 octobre 2001, à l’initiative de Ségolène Royal, afin de structurer et promouvoir la pratique de la médiation familiale en France. La loi du 4 mars 2002 a institutionnalisé la médiation, reconnaissant son rôle comme outil complémentaire au système judiciaire et favorisant la conciliation dans les conflits familiaux.

Encadrement du métier de médiateur familial

Le diplôme de médiateur familial, créé le 2 décembre 2003, encadre la pratique professionnelle, en définissant les compétences nécessaires : maîtrise des techniques de communication, connaissance du droit de la famille et capacité à accompagner les personnes dans la résolution de conflits. Le médiateur doit rester neutre et impartial, et n’a aucun pouvoir décisionnel.

Quelle différence entre médiateur familial et conciliateur familial ?

Médiateur familial : faciliter le dialogue

Le médiateur familial accompagne les familles dans la résolution de leurs conflits de manière volontaire et confidentielle. Il facilite le dialogue entre les membres de la famille, de clarifier les différends et d’aider chacun à trouver des solutions mutuellement acceptables. Il ne prend pas de décision à la place des parties et ne tranche jamais le conflit ; il reste impartial et neutre.

La médiation est payante et peut être proposée par le juge ou engagée à l’initiative des parties elles-mêmes.

Conciliateur familial : proposer une solution

Le conciliateur familial, quant à lui, a pour mission d’apporter des solutions concrètes et rapides aux conflits familiaux. Contrairement au médiateur, le conciliateur peut proposer un accord aux parties, qui doit être accepté pour avoir valeur légale. Il intervient souvent dans des situations pratiques et limitées, telles que les litiges liés à la garde des enfants ou à la pension alimentaire.

La conciliation est gratuite, orientée vers l’obtention rapide d’un accord et moins centrée sur le processus de dialogue ou de compréhension des besoins de chacun.

Quand faire appel à un médiateur familial ?

Dans le cadre de problèmes familiaux

Le médiateur familial peut intervenir dans tous les litiges concernant la vie de famille, et plus largement dans les conflits civils où la communication et la recherche d’un accord amiable sont possibles. Concrètement, il intervient notamment dans les situations suivantes :

  • Dans le cadre du mariage, du concubinage ou d’un PACS, ainsi que dans toutes les situations de rupture y afférentes (divorce, séparation, éloignement, etc.).
  • Dans les conflits liés à l’exercice de l’autorité parentale, sauf en cas de violences commises par un parent sur son enfant ; il accompagne les parents dans les difficultés de relation avec leurs enfants.
  • Dans tous les rapports conflictuels entre membres d’une famille, toutes générations confondues.
  • Dans les litiges successoraux, lorsqu’il s’agit de parvenir à un accord sur la répartition des biens familiaux.

Divorce : une médiation recommandée depuis le 1er septembre 2025

Depuis un décret publié le 18 juillet dernier, entré en vigueur le 1er septembre, le juge peut encourager les parties à recourir à un médiateur avant de saisir le tribunal, notamment dans le cadre d’un divorce ou d’un conflit civil. L’objectif est double :

  • Désengorger les tribunaux en réduisant le nombre de procès ;
  • Favoriser les modes amiables de règlement des conflits, plus rapides et souvent plus inventifs que les procédures judiciaires classiques.

Selon le décret, une partie qui refuse sans motif valable de recourir à la médiation ou à la conciliation peut s’exposer à une amende pouvant aller jusqu’à 10 000 euros.

Une procédure volontaire, mais encadrée

Même si le juge peut enjoindre les parties à rencontrer un médiateur, la médiation n’est jamais obligatoire : les parties restent libres de refuser. Cette mesure ne constitue pas une déjudiciarisation, mais plutôt un outil visant à favoriser le dialogue et la recherche de solutions amiables, tout en permettant d’aboutir rapidement à un accord adapté.

Comment se déroule une médiation familiale ?

Les 6 étapes de la médiation

Le déroulement d’une médiation familiale suit un processus structuré, conçu pour favoriser le dialogue, clarifier les différends et aboutir à des solutions acceptables par toutes les parties. Il peut se résumer en six étapes principales :

  • La première étape consiste à choisir un médiateur familial qualifié. Le choix peut se faire à l’initiative des parties, par recommandation d’un juge, ou via des organismes spécialisés.
  • Une fois le médiateur choisi, une première rencontre est organisée. Cette séance initiale permet de présenter les participants, d’expliquer le rôle du médiateur et de définir les règles.
  • Le médiateur aide les participants à définir les objectifs. Il précise les limites de son intervention, le calendrier et la manière dont les discussions seront conduites.
  • Lors des séances suivantes, chaque membre de la famille est invité à exprimer ses besoins, ses préoccupations et ses émotions.
  • Une fois les besoins clarifiés, le médiateur accompagne les participants dans la recherche de solutions possibles. Cette phase peut nécessiter plusieurs séances.
  • Lorsque les parties trouvent un terrain d’entente, le médiateur aide à rédiger un accord écrit, qui peut être soumis au juge pour homologation, ce qui lui donne valeur juridique.

Un climat de confiance obligatoire

La réussite de la médiation repose sur la création d’un climat de confiance propice, où le médiateur, grâce à ses compétences en psychologie, peut guider les échanges et aider chacun à concréter les besoins réels de la famille. Les décisions issues de la médiation peuvent, dans certains cas, avoir une force exécutoire, ce qui renforce leur valeur juridique et leur applicabilité.

Trouver un médiateur familial

Avant de s’engager dans le processus, il est essentiel que chaque partie intervienne en connaissance de cause, afin de comprendre les implications et les avantages de la médiation. Ensuite, plusieurs voies permettent de trouver un médiateur familial :

  • Tribunaux et les services sociaux : dans le cadre d’une procédure judiciaire, le juge peut orienter les parties vers un médiateur agréé. Les centres départementaux de médiation familiale (CDMF) proposent aussi un médiateur.
  • Udaf (Union départementale des associations familiales) : elle oriente les familles vers des professionnels qualifiés.
  • Associations spécialisées : de nombreuses associations de médiation familiale disposent d’une liste de médiateurs qualifiés et proposent des services adaptés aux différents types de conflits familiaux.
  • Recherche directe : il est possible de consulter les annuaires officiels ou sites spécialisés, en vérifiant que le médiateur possède le diplôme d’État et l’expérience requise.

Comment demander une médiation familiale ?

La médiation familiale peut être engagée soit à l’initiative des parties, soit sur demande du juge aux affaires familiales (JAF). Dans les deux cas, le processus est encadré et vise à faciliter le dialogue et la recherche de solutions amiables.

Saisine du médiateur familial à la demande d’une partie

Toute personne impliquée dans un conflit familial peut prendre l’initiative de contacter directement un médiateur familial. La démarche consiste à identifier un médiateur qualifié et disposé à intervenir sur le type de litige concerné (divorce, garde d’enfants, succession, etc.). Ensuite :

  • Prendre rendez-vous pour une première rencontre, au cours de laquelle le médiateur expliquera les conditions et le déroulement de la médiation, les principes de confidentialité.
  • Signer un accord de médiation précisant la volonté des parties de participer au processus et les modalités pratiques (nombre de séances, frais, durée).
  • Cette approche volontaire permet aux familles de résoudre leurs différends avant tout recours judiciaire, et de préparer éventuellement un accord qui pourra être homologué par le juge.

Saisine du médiateur familial à la demande d’un JAF

Dans certaines situations, le juge aux affaires familiales (JAF) peut suggérer ou encourager les parties à recourir à la médiation familiale. Le juge informe les parties de la possibilité de recourir à un médiateur familial et peut les orienter vers un centre départemental de médiation familiale ou un professionnel qualifié.

Les parties restent libres de participer ou non à la médiation ; le juge peut toutefois souligner l’intérêt de cette démarche pour éviter un procès long et coûteux. Une fois la médiation réalisée, le médiateur peut, avec l’accord des parties, transmettre un compte rendu ou un accord au juge, qui pourra l’intégrer dans la décision judiciaire si nécessaire.

Peut-on refuser une médiation familiale ?

Refus de la médiation familiale à l’initiative des parties

Lorsque la médiation est volontaire, chaque membre de la famille est libre de participer ou non. Aucun participant n’est obligé d’accepter la médiation, et le processus repose sur le consentement mutuel. Si l’une des parties refuse, la médiation ne peut pas commencer, et le recours à la voie judiciaire reste possible.

Refus de la médiation familiale sur demande du JAF

Lorsque le juge aux affaires familiales encourage ou suggère une médiation, le refus n’est pas contraignant. La loi précise que la participation à la médiation n’est pas obligatoire : les parties peuvent refuser sans justification. Mais si le refus apparaît injustifié, cela peut entraîner une amende civile ou une appréciation défavorable dans certaines décisions.

Combien coûte une médiation familiale ?

Le coût d’une médiation familiale varie selon le type de médiateur, le nombre de séances nécessaires et le mode d’organisation. Il est important de se renseigner à l’avance pour éviter toute surprise financière et pour choisir une solution adaptée à ses moyens.

Prix d’une médiation familiale

Le tarif d’une médiation familiale privée se situe généralement entre 600 et 1 500 euros pour l’ensemble du processus. L’entretien d’information est gratuit, mais les séances suivantes sont payantes :

  • Certains médiateurs appliquent un prix forfaitaire par séance (en moyenne 80 à 200 euros par personne).
  • Les médiateurs indépendants peuvent avoir des tarifs plus élevés que ceux rattachés à des associations ou des centres publics.

Il faut également prendre en compte que ces coûts s’ajoutent éventuellement aux frais d’avocat, si les parties choisissent d’être accompagnées juridiquement.

Trouver une médiation gratuite

Il est possible de recourir à une médiation familiale gratuite ou partiellement subventionnéedans certaines situations :

  • Centres départementaux de médiation familiale (CDMF) : ces structures publiques ou associatives proposent souvent des séances gratuites ou à tarif dégressif en fonction des revenus.
  • Médiation judiciaire ordonnée par le juge : la première rencontre est parfois offerte, dans le cadre d’une incitation à résoudre les conflits avant procès.
  • Associations spécialisées : certaines associations proposent un accompagnement gratuit pour les familles à faibles ressources ou pour les litiges sensibles (garde d’enfants, droits de visite, résidence des enfants…).

Ces dispositifs permettent d’assurer que la médiation reste accessible à tous, même lorsque les moyens financiers sont limités, tout en conservant l’efficacité et la neutralité de la démarche.

Aide juridictionnelle

Dans certaines situations, l’accès à la médiation peut être financé par l’aide juridictionnelle, permettant ainsi aux familles les plus modestes de bénéficier d’un accompagnement adapté. Les médiateurs suivent un barème national pour fixer le montant des séances, garantissant une tarification transparente et équitable.

Quel est le rôle de la CAF dans la médiation familiale ?

La Caisse d’allocations familiales (CAF) joue un rôle indirect, mais important dans l’accès à la médiation familiale. Elle intervient principalement pour faciliter l’accès aux services de médiation et soutenir financièrement les familles en difficulté.

Orientation et information

La CAF peut informer les familles sur les services de médiation familiale disponibles dans leur département. Les travailleurs sociaux et conseillers familiaux de la CAF sont souvent en contact avec les centres départementaux de médiation familiale (CDMF) et peuvent orienter les allocataires vers un médiateur qualifié.

La CAF fournit également des informations pratiques sur le déroulement de la médiation et les droits des parents et enfants pendant ce processus.

Soutien financier

La médiation familiale, lorsqu’elle est réalisée par un professionnel privé, peut représenter un coût significatif. La CAF peut aider à réduire cette charge via une contribution financière pour certaines familles à faibles ressources, ou une orientation vers des médiateurs gratuits ou subventionnés.

Prévention des conflits et soutien à la parentalité

En lien avec la médiation, la CAF contribue à la prévention des conflits familiaux et au maintien de la cohésion familiale. Elle propose des actions de soutien à la parentalité, comme des ateliers ou des consultations parentales, qui peuvent compléter la médiation. Elle participe aussi à des programmes locaux de médiation familiale, en partenariat avec les services sociaux.

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