
À la faveur de la préparation du budget 2025, et alors que le gouvernement cherche à multiplier les économies, une proposition formulée à l’Assemblée nationale suggère de remettre en place un équivalent de la redevance audiovisuelle. En 2021, cette taxe avait rapporté 3,7 milliards d’euros, assurant ainsi 90% du financement des médias publics : France Télévisions, Arte, Radio France, France Médias Monde (France 24, RFI) ou encore l’INA. Depuis sa suppression, le budget de l’audiovisuel public est abondé par une partie de la TVA, à hauteur de 4 milliards d’euros en 2024.
Ce sont les députés écologistes qui ont formulé ce souhait, sous le nom de «contribution progressive au financement de l’audiovisuel public». Si la redevance prenait la forme d’un montant fixe jusqu’en 2022, chaque contribuable devant payer 138 euros, la nouvelle proposition concerne cette fois un barème progressif, allant d’une exonération pour les foyers les plus modestes, à 220 euros pour les revenus les plus élevés.
Un financement qui divise
L’exonération concernerait tous les Français ayant un revenu fiscal de référence inférieur à 17 820 euros, soit 80% de la population, rappelle Le Journal de l’Economie. Ce n’est pas la première fois que cette solution est mise sur la table : en juillet dernier, des sénateurs du Parti socialiste avaient en effet formulé le même vœu, sous le même nom. «Il y a urgence, il faut absolument trouver un financement pour l’audiovisuel public avant la fin de l’année 2024», assurait alors la sénatrice socialiste d’Ille-et-Vilaine, Sylvie Robert.
Mais le sujet divise largement dans le champ politique. Un texte, voté avant l’été en première lecture au Sénat, puis en commission à l’Assemblée nationale, avait été mis de côté après la dissolution le 9 juin dernier. Il suggérait la création d’une holding regroupant tous les médias de l’audiovisuel public français. Une solution critiquée par certains élus, qui craignent l’ouverture à une possible diminution des financements de la totalité des médias publics lors de conflits d’intérêts avec des acteurs politiques.
Pour les sénateurs Les Républicains et centristes, on serait plutôt favorable à conserver le financement par fraction de la TVA. Enfin, du côté du Rassemblement national, Marine Le Pen suggérait même de privatiser l’audiovisuel public. «L’État ne peut pas avoir la mainmise sur une partie très importante des médias. Le meilleur moyen d’être libre, c’est précisément de ne pas dépendre de son financement par un gouvernement», arguait-elle.


















